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"Sur un concept classique mais bien exploité, Lunear a l'élégance d'élever le débat musical au-delà d'une simple pop, pour un album accessible et fort sympathique qui renvoie au rock progressif des origines."
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4/5
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C’est l’histoire d’un gars qui n’arrive pas à mourir. Pour son deuxième album après un "Many Miles Away" remarqué, le trio français Lunear se lance avec "Curve. Axis. Symmetry" dans un concept plutôt classique. Mais à l’image de sa musique qui se présente sous des atours aimablement pop mais évolue intelligemment, le groupe a eu le bon goût de pousser l’idée au-delà d’un simple remake d’ "Highlander". Le héros de l’histoire survit, après avoir tout vécu (même le suicide), au-delà du dernier humain, après le dernier être vivant sur terre, et même après la destruction de la terre par le soleil transformé en nova, et se retrouve condamné à errer dans le vide dans l’attente de la renaissance de l’univers pour retrouver un nouveau monde… et de nouvelles personnes ?
Une trajectoire qui ramène inlassablement au point de départ, dans un schéma qui rappelle le symbole de l’infini, une courbe nommée lemniscate en mathématiques, d’où le titre du morceau qui ouvre l’album : comme quoi le concept est bien pensé. Pour traduire cette théorie en musique, les trois musiciens développent des harmonies pop, à l’image du single 'Same Player. Shoot Again' (le point a son importance !) au refrain d’une redoutable efficacité. Tout le mérite de l’album tient dans l’intelligence avec laquelle Lunear fait dériver les thèmes simples en les enrichissant de chœurs ('Earth Population 1', 'From its Sky'), et surtout de flèches mélodiques imparables qui clouent l’auditeur ('Earth’s End', entre autres). Ces gars-là cultivent les pousses mélodiques comme d’autres les orchidées, avec minutie et passion, et ne manquent pas de les habiller d’effluves classiques qui parleront à tous les amateurs du prog des origines, notamment Genesis : la fin mélancolique de 'First Death' et son piano banksien renvoient à 'Me and Sarah Jane', 'A Passage of Time' est une splendeur très inspirée d' 'Entangled', 'Earth’s End' renvoie vers "Trespass", et il y a même des interventions de guitare fort pertinentes qui rappellent Steve Hackett ('From its Sky').
Avec une production propre, qui fait souvent appel à des sons vintage et une interprétation sans esbroufe mais sans faille (mention spéciale au chant de Paul J. No
qui dans un registre androgyne surprenant fait preuve d'une belle sensibilité), le voyage se fait en toute fluidité et sans temps mort jusqu'à la conclusion qui renvoie au début. "Curve. Axis. Symmetry" est un album immédiatement accessible et éminemment sympathique, à la limite addictif. Lunear a su trouver le bon équilibre entre mélodies prenantes et évolutions bienvenues, un peu à la manière de l’Alan Parsons Project des belles années. En un sens, le voyage proposé par cet album n’est pas si éloigné de "Pyramid" : il y a pire comme référence !
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/lunearmusic/
LISTE DES PISTES:
01. Lemniscate 02. First Death 03. Same Player. Shoot Again. 04. Nothing Left to Do 05. A Passage of Time 06. The Rise and Fall of Earth 07. Earth's Population: 1 08. Earth's End 09. Adrift 10. From Its Sky 11. Forever 12. First Death (epilogue)
FORMATION:
Jean Philippe Benadjer: Chant / Guitares / Basse Paul J.no: Chant / Claviers Sébastien Bournier: Chant / Batterie
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(2) AVIS DES LECTEURS
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Cet album est une belle réussite, qui porte haut les couleurs du rock progressif français (dommage que les paroles soient une fois de plus en anglais). Loin de la tendance à "métalliser" le son à tout prix, Lunear nous livre des compositions épurées mais néanmoins riches (eh oui, la combinaison des 2 est possible !). Lunear puise certes dans les influences des grands groupes des années 70, Genesis, Pink Floyd (l'intro de Earth Population notamment), mais affirme une identité propre. Les performances vocales et l'effort porté sur les harmonies contribuent beaucoup également au climat de l'album. Seul le titre Same Player. Shoot Again m'a laissé perplexe, un peu décalé par rapport au ton général de l'album (et je n'ai pas compris l'importance du point, lol).
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Lunear nous offre ici un bien bel album gorgé de prog "historique" (un terme que je préfère à old school, ce dernier ayant un petit côté péjoratif du genre "dépassé" que je ne prise guère) que tous les amateurs du progressif raffiné qui caractérisait les années 70 apprécieront. Mais si la musique de Lunear se réfère bien à cette période, les influences sont digérées et la musique est empreinte de la personnalité du groupe. Les compositions sont à la fois délicates et énergiques, faciles d'accès mais suffisamment fouillées pour supporter de nombreuses écoutes. Lunear a su trouver ce délicat équilibre entre douceur et vigueur qui différencie un "album qui s'écoute" d'un "album auquel on a envie de revenir". Un très bon moment en perspective.
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Haut de page
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(1) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
4.3/5 (3 avis)
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STAFF:
4/5 (5 avis)
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