KRISTOFFER GILDENLÖW: Homebound (ROCK ATMOSPHERIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Dans la famille Gildenlöw, je voudrais… le frère ! Lequel, me direz-vous ? Car les fées de la musique semblent s'être généreusement penchées sur le berceau des deux frères suédois, Daniel et Kristoffer. S'ils ont fait leurs armes au sein du légendaire groupe de metal progressif Pain of Salvation, une aventure qui continue pour l’aîné mais que son cadet a décidé d'interrompre en 2006, chacun a eu soin de diversifier son expérience dans des projets parfois fort éloignés du metal, prouvant leur goût de l'éclectisme.

Et à ce jeu, Kristoffer Gildenlöw se montre impérial. On cherchera vainement dans sa discographie solo des traces du metal de Pain of Salvation, et les fans purs et durs du groupe devront rechercher d'autres qualités pour apprécier le travail solitaire du Suédois. Mais, sauf à n'apprécier que le déferlement rageur des décibels de guitares surchauffées, de batteries frénétiques et de chanteurs peu avares en puissance vocale, ces qualités ne manquent pas dans l'œuvre de Gildenlöw.

La rédaction de Music Waves avait déjà fort apprécié "The Rain" paru en 2016. "Homebound" qui en reprend peu ou prou les mêmes ficelles a donc toutes les raisons de subir le même sort. Nous retrouvons cette mélancolie zébrée par moments de brefs instants de colère ou de révolte que nous avions découvert sur l'album précédent. La force du disque tient à la qualité des mélodies, au jeu tout en finesse des guitares, la plupart du temps acoustiques, qui s'exprime dans des broderies d'arpèges ou un picking délicat, au soin particulier porté sur les voix grâce à l'intervention toujours judicieuse et bien dosée de chœurs ou de chants qui s'entremêlent en une artistique toile d'araignée, et à l'intensité répétée de passages forts qui viennent contrebalancer la douceur ambiante.

Sans oublier bien sûr la voix chargée d'émotions de Kristoffer Gildenlöw qui, dans un registre souvent confidentiel, ne laisse jamais indifférent. S'il se montre certes moins démonstratif que Daniel dans sa prestation, il n'en a pas moins que son aîné le sens de la justesse et cette capacité à vous faire frissonner d'un soupir rauque ou d'une subite poussée d'adrénaline.

Kristoffer Gildenlöw évite très intelligemment l'écueil des musiques atmosphériques en introduisant des changements d'intensité qui tiennent en permanence l'intérêt en éveil. Du somptueux 'Holy Ground' au mélancolique et impalpable 'Snow', du tendre et presque pop 'Like Father Like Son' à l'obsédant 'I Cried Today' ou au sensible et dépouillé 'You Need Not Stay (Away)', tous les titres sont excellents. Même la reprise hommage d'un titre de Leonard Cohen, 'Chelsea Hotel #2', s'intègre parfaitement à l'ensemble. Tout est réuni pour faire de "Homebound" un très bel album qu'on prend plaisir à écouter en boucle.

KRISTOFFER GILDENLÖW

HOMEBOUND

AUTRE LABEL

ROCK ATMOSPHERIQUE