Quatre ans après une premier EP intitulé "Interstallar - Pt.1", Thomas Jamet revient avec la suite. "Dark Matter - Pt.2" emboîte le pas de son prédécesseur sur le même thème du voyage spatial avec une musique instrumentale invitant au voyage et à la rêverie.
Précédemment leader du groupe Orléanais Hundred Miles, Thomas Jamet a eu besoin d'exprimer une créativité plus personnelle. Il s'est donc mué en one-man-band pour nous offrir cette suite stellaire sur fond de guitares aux multiples arrangements. Mais commençons par la partie rythmique et par la batterie en particulier puisque ce n'est pas l'instrument de prédilection du Parisien. La programmation est très propre et elle sonne particulièrement bien (l'intro de 'Invisible Mile'), même si les puristes des fût ne seront pas dupes. La basse, quant à elle, est belle et bien jouée par Thomas qui la met sur le même plan que la batterie pour obtenir une section rythmique homogène sur les passages plus enlevés. Saluons, à cette occasion, le travail de mixage et de mastering de Jean-Jacques Blondeau (Schizoid Sound Studio) qui rend l'ensemble très fluide et équilibré avec une spatialisation de certains effet ('Once In A Blue Moon') qui colle parfaitement à l'ambiance spatiale recherchée.
Venons-en aux guitares, oui, au pluriel. En effet, Thomas joue en permanence sur des sonorités variées et souvent complémentaires pour peaufiner des ambiances tantôt mystiques ('Univers in Motion') ou plus heavy. Les différentes strates évolutives, où l'apport d'éléments nouveaux à chaque groupe de mesures, empruntent leur construction en mille-feuilles au post rock, alors que les phrasés metal et les solos plus aériens lorgnent clairement du côté metal progressif. Et c'est de là que provient la principale frustration car l'aspect progressif est freiné par des titres très (trop) courts ne dépassant pas les quatre minutes. Et c'est vraiment dommage, car les développements d'ambiances et variations de rythmes ne sont que suggérés. C'est clairement la limite du format EP dans un style prog qui empêche l'artiste d'exprimer tout le potentiel entrevu ici. Quand, en plus, l'objet ne contient que cinq titres pour vingt minutes de musique, l'amateur de prog pourra s'indigner d'une appellation galvaudée.
Mais cet EP regorge de bonnes idées mélodiques, habilement arrangées et joliment enveloppées. Un mot sur l'artwork, signé Judith Meyerson, déjà l'auteure du premier EP de Thomas, d'une beauté froide qui colle parfaitement au thème proposé. L'évolution depuis "Interstellar - Pt.1" est marquante à tous les niveaux et cet EP plaira aux amateurs de metal progressif et de post rock. Si la durée et le manque de développements progressifs pourra en frustrer certains, Thomas nous promet une suite plus dense, et sans attendre aussi longtemps. Ne boudons pas pour autant notre plaisir avec ce "Dark Matter - Pt.2" et attendons la suite avec impatience.