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"Nouvelle fournée d'Avatar et déception ultime, les Suédois qui avaient une longueur d'avance sur leurs collègues ruent soudainement dans les stands et y perdent leur âme..."
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2/5
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Depuis quelques années, Avatar s'est joué de toutes étiquettes. Le groupe suédois mené par son clown sinistre Johannes Eckerström a aligné des albums qui témoignent d'un sens aigu de la mélodie et d'un esprit extravagant. Comme le monstre du docteur Frankenstein, leur metal sombre a greffé à son corps fantasque - et avec une certaine réussite - des éléments étrangers, pop, progressif, thrash voire indus. L'annonce de la sortie d'un nouvel album des Suédois ne pouvait que faire se pourlécher les babines.
S'il n'y a guère de règles conçues pour écrire une chronique d'albums, il est hautement conseillé de ménager son lecteur, d'évoquer en premier lieu les aspects les plus satisfaisants avant de dévoiler les quelques maladresses relevées pendant les écoutes. Mais il arrive parfois que le chroniqueur doive pousser un soupir et fasse prématurément son oeuvre, n'en déplaise à Alfred Hitchcock. Point de suspense ici, l'excentricité, l'éclectisme, la surprise, tout ce qui faisait le sel et le poivre d'Avatar s'est éparpillé aux quatre vents. Il fut un temps reculé où le jeune Avatar offrait un death metal un peu païen et sombre mais totalement dépourvu d'originalité. Depuis le groupe a appris à s'ouvrir et se dépasser au fil des albums comme le prouvent ''Hail The Apocalypse'' et ''Avatar Country'', ce qui n'est malheureusement pas le cas ici.
'Silence In The Age Of Apes' qui ouvre l'opus pourrait obtenir - malgré un petit solo de guitare frétillant - la palme du morceau de metal manquant le plus d'originalité. Le morceau suivant 'Colossus' possède un refrain jouissif mais ici se dévoile une première fissure : les passages grunt/voix claire ne fonctionnent plus comme antan (cette seconde se révélant très fade). Après l'écoute de l'album, la conclusion est cruelle : peu de chansons s'avèrent mémorables et les musiciens auraient pu - batterie en tête - être remplacés par des robots, seule la guitare réussissant à produire quelques étincelles de riffs (en particulier sur 'When All But Force Have Failed'). Certes, l'album s'articule autour du concept des chasseurs-cueilleurs et veut conter l'histoire de notre humanité. Malheureusement si le thème est déjà trop balisé, il est également trop ambitieux pour un album de metal (dont les histoires de dieux barbares ne passionnent plus que les derniers happy fews). Avatar semble ici avoir consacré toute son énergie à renouveler sa garde-robe de déguisements et sa boîte de maquillage au détriment de la musique dont il semble ici éperdument se moquer.
Rescapés du naufrage, quelques morceaux surnagent et nous rappellent qui fut Avatar il y a quelques années. 'A Secret Door' avec la tension évoquée par ses sifflements de scorpions allemands se double d'une ligne vocale impeccable en chant clair court-circuitée par la voix grunt peut-être un peu poussive... Toutefois, la piste reste agréable à écouter à l'inverse d'un 'Child', son jumeau dégénéré (malgré un court final opethien). On aura un peu d'indulgence pour 'Wormhole' qui nous laisse entrevoir quelques instants l'esprit chatoyant d'Avatar. Avec son piano mélancolique et son esprit volontairement rétro, l'émouvante ballade 'Gun' prouve que le groupe suédois pourrait tout à fait faire de l'ombre à Elton John et se recycler avec brio dans le monde de la pop music (ceci n'est pas une plaisanterie !).
Avatar se dépouille de ses oripeaux originaux qui naguère le plaçait en tête de course. Il serait faux de dire que le groupe s'est baigné dans une fontaine de jouvence car en regard des précédents albums, il s'agit d'une régression complète (ou d'une blague perverse pour s'abaisser au même niveau intellectuel que son objet d'études, l'homme des cavernes ?). Une seule explication : Avatar a souvent payé injustement ses audaces à l'instar d'un Ghost et ainsi pour faire taire les médisants, a décidé de limer son identité et d'enfoncer les portes. Mais le résultat final est bien déplorable. Les Suédois devront faire sécher le maquillage, ranger leurs déguisements de guignols et se remettre le plus vite possible à jouer de leurs instruments pour dissiper ce malentendu tragique. Car après avoir tant défriché, Avatar s'est retrouvé en train de faucher dans le pré de Slipknot.
Plus d'information sur
http://avatarmetal.com/
LISTE DES PISTES:
01. Silence in the Age of Apes 02. Colossus 03. A Secret Door 04. God of Sick Dreams 05. Scream Until You Wake 06. Child 07. Justice 08. Gun 09. When All but Force Has Failed 10. Wormhole
FORMATION:
Henrik Sandelin: Basse Johannes Michael Gustaf Eckerström: Chant John Alfredsson: Batterie Kungen: Guitares Tim Öhrström: Guitares
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2.8/5 (4 avis)
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