Comme le nom de la formation le laisse à penser, on est plus près ici d’une carrière solo que d’un véritable groupe. Et pour cause, John Mitchell joue de tout sur cet opus : guitare, basse, claviers, chant, à l’exception de la batterie, assurée par l’immanquable Craig Blundell, lui aussi connu pour ses nombreuses participations à différents groupes de la scène progressive (Steven Wilson, Frost*).

Malgré les nombreux liens de parenté au genre susnommé, est-ce pour autant du "pur" rock progressif ? Pas vraiment, vous répondrai-je, bien que les caractéristiques que l’on puisse ranger derrière ce terme sont parfois très larges. Il n’est d’ailleurs pas chose aisée de placer une étiquette de style derrière ce produit, car cet album a le mérite d’être relativement varié.

Lonely Robot n’a jamais aussi bien porté son nom après une intro a cappella au vocodeur, qui emboîte le pas à ‘Into The Lo-Fi’, l’un des morceaux phares du disque avec son refrain mémorable et son vocodeur là encore relativement présent. Mais au-delà de la modernité des sonorités de cette nouvelle ère, certaines influences anciennes font elles aussi surface, afin de proposer un panel artistique large, comme en témoigne le titre ‘Armour For My Heart’ ou le très beau final de ‘Life Is A Sine Wave’ qui ne seront pas sans rappeler Pink Floyd ou Arena par moments.

Notre ami mélomane sait aussi calmer le jeu de temps en temps. Outre la belle et courte pièce finale ‘Grief Is The Price Of Love’, le meilleur exemple du disque est certainement la jolie ballade ‘The Silent Life’, construite simplement autour d’une mélodie jouée au piano et de la belle voix de John Mitchell. A contrario, certains morceaux présentent une facette plus heavy, comme ‘Army Of One’ et son refrain qui restera en tête, ou encore ‘Spiders’, plus dans le rock alternatif. Le disque se termine par deux titres bonus qui revisitent deux chansons présentes sur le disque, mais en version orchestrale, plus calme et certainement plus touchante également.