BEHEMOTH: A Forest (BLACK METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

C’est devenu une tradition depuis la création du groupe en 1991. Entre deux albums, Behemoth offre un EP à ses fans. "A Forest" est le treizième et arrive après l’album "I Loved You At Your Darkest" paru en 2018 qui a démontré une fois de plus que le bébé de Nergal était bien le fils préféré de Satan.

Ce mini album de quatre titres est surtout l’occasion pour Behemoth de rendre hommage à sa façon à The Cure et à l’un de ses chefs d’œuvre ‘A Forest’ sorti il y a 40 ans sur l’album "Seventeen Seconds". Comme il se doit, les Polonais en livrent une interprétation black metal, déclinée pour l’occasion en deux versions, l’une en studio et l’autre en live. Ce titre mythique, symbole d’une cold wave jadis exigeante, a déjà été repris quasiment à toutes les sauces. Pratiquement tous ceux qui s’y sont risqués, même Steven Wilson, se sont plantés. Behemoth n’échappe pas vraiment à la règle. Sa version n’est pas mauvaise en soi. Le duo vocal entre Nergal et Niklas Kvarforth de Shining fonctionne plutôt bien, notamment dans la version live. La basse est excellente et les guitares suffisamment sombres pour coller au style de prédilection des Polonais. Pourtant la magie n’opère pas pour une raison assez simple : il manque à la version de Behemoth le romantisme désespéré qui fit de l’œuvre originale de The Cure le symbole de l’âge d’or du post punk gothique. C’est d’autant plus dommage que, sur le papier, la filiation avec le black metal fait sens. Mais Robert Smith avait finalement mieux compris Faust que Nergal. Un comble !

C’est lorsqu’il se concentre sur ses fondamentaux que Behemoth retrouve son panache. Les deux autres titres de l’EP s’inscrivent parfaitement dans sa discographie. Avec leurs riffs percutants et leurs rythmiques démoniaques, ‘Shadows Ov Ea Cast Upon Golgotha’ et ‘Evoe’ sont deux petites perles noires sculptées dans le metal extrême dont Behemoth libère les forces occultes depuis trente ans. L’intérêt de "A Forest" réside bien plus dans ces deux morceaux originaux que dans la reprise qui lui donne son titre. En tout cas, cet EP nous offre de quoi envisager le prochain album avec sérénité.

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