The
Unity est né en 2016 des cendres de Love Might Kill (deux albums en
2012-2013). Fort de deux opus de power metal réussis (celui éponyme de 2017 et "Rise" en 2018), le combo nous présente
aujourd’hui sa nouvelle progéniture. "Pride" est son nom, et il nous
interpelle. Ce nouvel opus mérite-t-il véritablement son
patronyme ? Les Allemands ont-ils raison de bomber le torse,
hautement satisfaits d'être les géniteurs de ce nouveau rejeton ?
Music Waves va tâcher de creuser la question.
Sur
le sujet du personnel de bord, aucun changement n'est à noter. Que
les amateurs de Gamma Ray soient rassurés, son guitariste Henjo
Richter est toujours associé à Michael Ehré son batteur. Sur la
question du style musical, il semble évident que The Unity a
souhaité varier les plaisirs, et ce n'est pas peu dire tant il y en
a pour tous les goûts, ou presque, dans ce "Pride". Exit le power
metal immuable, apprêtez-vous à être immergé au beau milieu d'un
melting pot hard rock/speed/heavy/power aux prétentions mélodiques
(oui, ça existe !).
Velléités
mélodieuses donc... il est vrai que la première partie de l’œuvre
relève le challenge de rendre ses harmonies addictives. Le power
metal de 'Hands Of Time' entame les débats en passant en revue Judas
Priest puis Gamma Ray et enfin Pretty Maids, notamment en raison de
la voix de Gianbattista Manenti. Notons d'ailleurs ici que le Ronnie
Atkins italien délivre sur cet opus une sacrée performance. A peine
les débats entamés, on change déjà de registre avec 'Line And
Sinker' et son hard mélodique easy listening hyper léché où un
riff remarquable, une mélodie addictive et un solo bouillant font frétiller d'aise. 'We Don´t Need Them Here' remet ensuite le
même couvert, mais en laissant cette fois parler la poudre. Avec 'Destination Unknown' qui lui succède, on est propulsé dans la cour
d'Harem Scarem, la FM n'est pas loin et les amateurs du style radio
friendly seront aux anges. Puis 'Angel Of Dawn' déboule pour casser la
baraque et vous secouer comme un prunier. Ce hard rock mélodique-là
est cette fois pesant, doté de gros riffs et dépositaire d'un
refrain martelant et addictif soutenu par des chœurs gutturaux. Les
premiers tours de manège viennent de s'achever, vous êtes passés d'une monture à l'autre et avez chopé la queue du Mickey. Profitez
de votre plaisir, les tours suivants seront moins festifs.
En
effet, la seconde partie de l’œuvre est d'un autre calibre. Elle
attaque les hostilités avec du speed mélodique. 'Damn Nation',
avec sa double pédale qui fait mal au crâne et sa voix
ponctuellement énervée, qui nous fait un coup d’Helloween par-ci,
un coup de Rainbow par-là, désarçonne l'auditeur par la rupture de
ton imposée. Son voisin de plage ne le remettra pas d'aplomb. 'Wave
Of Fear' est lourdingue et peu mélodieux, il s'égare dans un heavy
hyper classique où l'on navigue entre Judas Priest et le Queensryche
de la fin des 90's. C'est alors qu'incongrûment vient à nouveau la
lumière grâce à 'Guess How I Hate This' qui revêt les frusques de
Pretty Maids. Ici, tout est mélodie du début à la fin. On tient là
le hit de l'album. Feu de paille que voilà, le fort priestien 'Scenery Of Hate' et son speed mélodique flatline nous ramène la
double pédale et l'hybride 'Rusty Cadillac', boogie survitaminé
virant au jazz-swing hard rock, nous remmène quant
à lui l'ennui. On sortira de cette torpeur en clôture d'opus grâce
à 'You Don´t
Walk Alone' et son hard rock mélodique coincé entre Bon Jovi et
Harem Scarem.
Voilà
donc un album affichant deux parties distinctes. La première est
linéaire dans la qualité, la seconde est plutôt chaotique dans
ce domaine. Ce fils prodigue de Pretty Maids, d'Helloween/Gamma Ray et d'Harem
Scarem devrait, sur ce coup-là, vous permettre de trouver votre
compte dans cet album. En effet, la diversité de cette œuvre a de
quoi rallier les adeptes de diverses obédiences. Elle pourrait
également n'en attirer aucun.