'Catch Me If You Can', vous connaissez ? Non ? Moi non plus. Et pourtant, c'est le single qui a fait découvrir et qui a fait gagner en 2012 Walking On Cars lors du Redbull Bedroom Jam. Trustant les écoutes sur Itunes pendant plusieurs semaines, ce titre a amené le groupe à sortir son premier album, "Everything This Way", 4 ans plus tard. Ce n'est pas de celui-ci dont nous allons parler mais de sa suite sortie en 2019 dont le single "Monster" sera utilisé comme thème d'ouverture à la série "The Stranger" de Netflix.
Walking on Cars c'est avant tout une voix. Cassée, suave, émotive qui se fond à merveille dans une musique assez sombre et aux sujets qui le sont tout autant. Elle sait se faire grave, fragile ou bien peut s'envoler et se faire explosive pour accentuer la puissance émotionnelle d'un passage.
Walking on Cars, c'est aussi des compositions solides et travaillées, aux refrains aussi accrocheurs que les couplets, des structures pas particulièrement complexes leur permettant d'être directes mais suffisamment évoluées et changeantes pour attirer l'auditeur dans des atmosphères mélancoliques d'où jaillit assez souvent une lumière blafarde mais optimiste.
Tristes mais pas totalement désespérées comme peuvent l'être les compositions d'Anathema - avec lesquels ils ne partagent rien, soyons clair -, les différentes chansons qui composent ce "Colours" dont la pochette blanche et colorée tranche clairement avec son contenu auront parfois la capacité de vous ébranler. Car Walking on Cars, ce sont en outre des paroles. Légèrement imagées mais très compréhensibles pour un non anglophone, elles ont le point commun de parler des sentiments homme/femme de façon souvent exacerbée. Le groupe ne tombe heureusement pas totalement dans la noirceur ni le pathos et de nombreux titres, 'Somebody Else' en tête, vous feront peut-être frissonner lorsque la lumière apparaîtra, au détour d'un refrain ou d'une mélodie.
Difficile de décortiquer les titres un par un car ils ont tous cette petite touche de personnalité, un petit arrangement, une ligne de chant ou des paroles qui touchent et en font un instant unique. S'il vous faut deux ou trois titres qui contiennent quelques-unes de ces qualités, citons 'Somebody Else' avec son final lumineux, 'Pieces Of You' et son piano intimiste ou le plus sautillant 'One Last Dance' et sa ritournelle au synthé.
Walking on Cars, c'est au final une dualité. Avec sa durée ridicule de 30 minutes, l'apparente absence de technique (aucun solo, une batterie à la limite du synthétique), "Colours" s'avère être une franche réussite. Avec son rock alternatif très moderne, sans esbroufe et qui mise avant tout sur l'émotion, Walking on Cars n'aura peut-être pas avec cet album le succès de son premier single mais aura au moins gagné la reconnaissance d'une frange de mélomanes qui aiment se noyer de temps en temps dans une mélancolie salvatrice.