Crown The Empire, groupe né au Texas en 2010 dont les racines baignent dans le metalcore, a produit un EP ,“Limitless”, et trois albums, “The Fallout”, “The Resistance : Rise Of The Runaways” et “Retrograde”, le dernier cité ayant été apprécié pour son incroyable variété et son impact émotionnel. Entre-temps David Escamilla (chant et guitare) a quitté le groupe, ainsi Crown The Empire poursuit sa route en tant de quatuor. Avec “Sudden Sky”, le groupe veut élever sa couronne dans le ciel soudainement étoilé de notes piquées et de scintillements étoilés.
En débutant en douceur avec une ambiance inquiétante aux accords évanescents ('X'), le groupe nous convie progressivement dans son univers. Puis '20/20' débute par des accords simples, un chant évanescent et une batterie marquée d'un groove puissant. La formation vise l'efficacité avec ce refrain entêtant proche de Linkin Park. Quelques voix criées timides explosent, quelques accélérations surviennent, mais la piste reste bien sage, enrobée d'une pop sucrée. 'What I Am' use d’une voix éthérée, joue avec les climats en s'éloignant du metalcore pour se rapprocher du post metalcore ou du metal alternatif (Evenline). Crown The Empire apparaît avide de contemplations plus que de violence, de mélodies et de sensations plus que d’émotion.
'March Of The Ignorant' étale un beau mélange de six-cordes simple et de voix dépouillée à l’émotion juste. Les synthétiseurs y tissent une ambiance hypnotique sidérale, presque psychédélique. 'Red Pills' est entraînant avec une voix énergique et une batterie rythmée. Le groupe semble y trouver sa place, son identité même, avec des riffs épais qui nourrissent un brasier intense. Enfin 'SEQU3NCE' est en équilibre entre habillages synthétiques et six-cordes dansante, entre voix claire et cris teigneux, loin des jérémiades du début du disque.
“Sudden Sky” est un album moyen, desservi par des chansons mollassonnes. Le groupe y est à son aise sur des pistes énergiques et percutantes mais se perd parfois dans le brouillard de digressions éthérées. Les mélodies entraînantes lui confèrent toutefois un charme discret mais dont l'impact émotionnel est limité. Le disque rate ainsi son objectif : provoquer des émotions dont l’empreinte survit au temps.