PROTEST THE HERO: Palimpsest (METAL PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Protest The Hero, né au Canada en 2001, a rapidement pris ses distances avec son metalcore originel, pour jouer un postcore aux couleurs progressives. Le groupe a produit sept albums, parmi lesquels “Volition” qui était une très bonne introduction à sa musique. Depuis, le bassiste Arif Mirabdolbaghi a laissé sa place à Cam McLellan pour ce nouveau disque “Palimpsest”, livré avec une belle pochette pleine de sens : un ciel rouge, des oiseaux qui s’envolent et un taureau libéré de ses liens qui se rue sur le drapeau américain...

De belles harmonies introduisent ‘The Migrant Mother’ sur un rythme entraînant. Cette première piste annonce un groupe sage pour lequel la mélodie et peut-être l’émotion priment sur l’énergie. Puis ‘The Canary’ débute par un riff presque funky et une voix simple et belle. Mais malgré son rythme entraînant, ses accélérations, l’impact de la chanson est limité car elle manque de puissance, d'humanité et d’émotion. ‘From The Sky’, bien qu’elle soit portée par un groove intense, laisse à nouveau les émotions en retrait. La piste quasiment glaciale peine à être réchauffée par la voix chaude. Une cassure rythmique renouvelle toutefois son intérêt lorsque la voix chuchote. Malheureusement ‘The Fireside’ et ‘Solliloquy’ ont les mêmes défauts. Ce sont également des compositions mollassonnes dont les rares “fuck” ne suscitent jamais une envie de révolte.

Les dernières pistes sont plus intéressantes : ‘Reverie’ dévoile enfin des émotions intensifiées par un rythme énergique. Néanmoins les riffs de guitare manquent de diversité, usant des mêmes gimmicks. ‘Little Snakes’, presque progressif, est dans la veine de Between The Buried And Me. Son intérêt est renouvelé par un ralentissement et un cri guttural intense. Le groupe qui s’y réveille tardivement réussit enfin à partager une fureur sincère qui prend aux tripes.

“Palimpsest” est un album moyen dont les compositions aseptisées manquent d’intensité. Même si le dernier tiers est bien plus réussi , c'est peu à se mettre sous la dent. Ni progressif, ni metalcore, ni punk, ni vraiment pop, le disque qui ne convainc pas est coincé au milieu de nulle part, figé sur une banquise glacée, dénuée d'émotions.

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