Si toutes les choses étaient aussi simples qu'elles n'y paraissent, Bolt n'aurait sûrement pas pu sortir son album "Movement and detail". Diaboliquement compliqué et ésotérique, il n'en est pas moins attirant techniquement. S'il fallait faire une chronique à l'image de cet album, je m'exprimerais en terme peu courants, en utilisant des mots alambiqués et en changeant brusquement de style à chaque alinéa. C'est à peu près ce que nous propose Bolt : un rock assez difficile d'accès de par ses nombreuses influences et son côté totalement novateur.
Néanmoins, beaucoup savent comme moi que les nouveautés ne sont pas nécessairement saluées et saluables par le critique.
Et pourtant, c'est une entrée en matière réussie qui marque les débuts de Bolt sur la scène progressive. En effet, avec "The Devil's Paintbrush", Bolt réussit un début trompeur de par sa facilité d'écoute et son ton légèrement différent de toutes les banalités instrumentales du moment.
Changement de ton très hard rock avec le morceau "Stryker" qui dégage une puissance et une recherche musicale au-dessus de tout soupçon. Ce n'est certes pas le morceau le plus représentatif de l'album mais il s'agit du titre le plus abordable.
Après cette perle de hard-rock, prenez un virage à 180° et vous obtenez des chansons comme "Skydiving with a life preserver" ou même "Vendetta". Des solos de batterie totalement dispensables, des mélodies qui ne trouvent pas de ton juste entre du jazz-rock et du pseudo progressif, des bribes de cris d'aliénés et un tas d'autres sons non-identifiés du même genre.
Bien qu'agréable à certains égards, mais avec un cruel manque de constance entre les différentes compositions, Bolt ne convainc pas. Cause essentielle d'un manque d'harmonie, les musiciens tergiversent trop sur leur musique et offrent, au final, un disque incomplet. Pour les fans d'instrumental compliqué, l'excellent "Stryker" aura du mal à à justifier l'achat de ce surprenant album.