Avant toute chose, je me dois de prévenir le potentiel auditeur de ce 3-D, que l’écoute de ce disque sera une épreuve. Round House, formation japonaise, a réussi avec seulement un claviériste, un guitariste et un bassiste à nous proposer un album jazzy particulièrement extrême car ces musiciens, fervents amateurs de la « Bontampi’s touch », sont tout simplement au sommet de leur art !
Il est difficile de définir précisément la musique de Round House. On pourrait la décrire comme un savant mélange de musique de supermarché et de générique manga des années 80 mais cela serait réducteur. Car on ne peut pas imaginer en 2006 un tel foisonnement de sonorités toutes plus ridicules les unes que les autres. La magie de Round House c’est de nous surprendre toutes les 30 secondes en allant piocher dans la librairie MIDI du synthé des sons absolument ahurissants que l’on avait pas entendu depuis l’avènement de l’ordinateur et les premières cartes sons.
Mais il ne faudrait surtout pas passer sous silence le rôle majeur que jouent les percussions électroniques programmées. Grâce à elles et au fait qu’elles ne s’arrêtent jamais, les compositions prennent une toute autre dimension (sans doute à rapprocher du titre de l’album) et passent ainsi du statut « navrantes » au statut « lourdingues ».
L’absence de chant, une production sans nuance rendant tous les dialogues guitare/claviers monotones et des morceaux à rallonge finissent d’achever tout espoir d’entendre quelque chose d’intéressant.
A des années lumières de ce que peut proposer actuellement un vrai groupe de jazz-rock, les protagonistes de Round House auront bien du mal à convaincre qui que ce soit avec leur dernier rejeton. Une sérieuse remise en question semble nécessaire à tous les points de vue à moins qu’ils n’aient un public vivant dans un monde parallèle ayant une quarantaine d’années de retard…