VEGA: Grit Your Teeth (HARD ROCK MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Ils sont six, ils sont jeunes, ils sont britanniques et ils fêtent cette année les dix ans de leur premier essai discographique, un "Kiss Of Life" qui, déjà à l’époque, avait provoqué quelques frémissements dans le petit monde du hard rock mélodique. "Grit Your Teeth", sixième album de Vega sort aujourd’hui dans les bacs de vos disquaires préférés. Tâchons de voir s’il est aussi emballant que son prédécesseur, l’adoubé "Only Human".

Les compères sont restés soudés depuis lors. Derrière Nick Workman, l’ex-chanteur de Kick (auteur de trois albums entre 1999 et 2004), les frères Martin assurent toujours à la basse et aux claviers, accompagnés qu’ils sont par les twins guitares de Marcus Thurston et Mikey Kew. Vega naviguait jusque-là dans les eaux du hard rock mélodique typé radio friendly à tendance happy. Les deux années qui nous séparent de "Only Human" ont-elles donné aux originaires de Stratford-upon-Avon - patrie de William Shakespeare - des idées de progression stylistique ? Evolution or not evolution, that is the question.

A l’écoute de l’opus, il est rapidement évident que les Anglais ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ce nouvel album est définitivement plus rentre-dedans que ses grands frères. Les mélodies, toujours aussi catchy, sont assénées au cœur d’ambiances plus rugueuses que par le passé. L’énergie caractéristique du combo malmène ici les compteurs. Plus puissante, plus moderne, elle témoigne aujourd’hui d’un virage pour Vega, ou tout du moins d’une nouvelle inclinaison. A écouter les protagonistes, ils ont souhaité avec ce "Grit Your Teeth" produire quelque chose de différent, se démarquer. On remarque effectivement ces velléités, et ce dès les premières mesures de l’œuvre.

En effet, l'assaut des riffs de 'Blind' ne laisse que peu de doute, comme la niaque avec laquelle Workman envoie sa partition vocale. Vega n'est pas là pour plaisanter, et déjà l'ombre du Def Leppard des temps nouveaux plane au-dessus du sextet. L'énergie développée ici perdure sur tout l'album. Que ce soit en mode "je veux passer à la radio" avec '(I Don’t Need) Perfection' (ha les yeah iyeah iyeah !), ou dans le genre "j'aurais pu figurer sur l'"Hysteria" de Def Leppard avec le titre éponyme, il est indéniable que ça pulse gaillardement. Le fort moderne 'Man On A Mission' et ses effets de voix est encore plus pesant : Vega n'a jamais été autant énervé. Mais rassure-toi, peuple mélo-maniaque, l'easy listening est toujours au programme et 'Dont Fool Yourself Again', tout autant que 'Consequence Of Having A Heart', le rappellent à la perfection. Ce dernier affiche par ailleurs une particularité, son refrain est le jumeau des couplets du 'Mad World' de Tears For Fears, en version musclée.

"Le groupe s'est mis d'accord pour faire un disque au son plus moderne et plus nerveux, je pense que nous y sommes parvenus" explique Martin Hutchinson, le batteur du groupe. Voilà qui s'avère on ne peut plus vrai à l'écoute de, par exemple, 'This One's For You', et même si la (presque) ballade 'Battles Ain’t A War' calme magnifiquement le jeu (quel solo !), la marque de fabrique de ce "Grit Your Teeth" demeure. L'addictif 'Save Me From Myself' qui la suit le prouve brillamment : Vega a pris du muscle et les 80's sont désormais bien loin. 'How We Live', et ses chœurs Leppardiens, et 'Done With Me', taillé pour les ondes, ferment cette marche vers le succès avec brio en diffusant ces effluves happy qui restent une caractéristique indélébile du groupe.

Vega vient ici de réaliser un pas de géant vers la consécration. Cet album est une telle satisfaction qu'il serait d'une injustice révoltante que ses portes ne lui soient pas grandes ouvertes. Voilà qui sera certainement une des plus belles progressions de l'année. Vega, c'est plus fort que toi.

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