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"Le retour aux années 70, c'est une idée (pas si nouvelle), mais il manque ici l’étincelle qui allume la mèche de l’émotion."
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2/5
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Sujet du jour :
A
partir d’un exemple précis, illustrez et commentez cette pensée du
célèbre philosophe Patrick Poivre d’Arvor : "La nostalgie, ce n’est pas
le passéisme".
Bon.
Il
convient en premier lieu de définir les deux termes : la nostalgie est
le regret mélancolique d’une chose, d’un état, d’une existence que l’on a
connu. Le passéisme quant à lui est l’attachement le plus souvent
excessif au passé ; on peut dire qu’il dérive de la nostalgie et que
c’est un terme plutôt péjoratif quand il s’accompagne d’un repli sur
soi, même si cette attitude relève de la recherche d’un "âge d’or".
Dans
le domaine des musiques progressives, les fans de la première heure se
réfèrent couramment aux œuvres et aux groupes fondateurs, ceux-là mêmes
qui ont permis l’éclosion du mouvement au tout début des seventies.
Cinquante années après, ce mouvement revival est toujours vivace et
accouche régulièrement de nouveautés qui la plupart du temps n’en sont
pas vraiment, par essence confinées dans leur style et d’une inspiration
mélodique trop restreinte pour surprendre ou émouvoir.
"Madness
& Magic", proposé par le groupe norvégien Arabs In Aspic, est à
ranger dans cette catégorie. Cet album conserve une certaine naïveté
propre aux années flower power, notamment dans le chant optimiste
(moyen), les claviers spatio-cosmiques (ceux qui font bvvzzziiouuuu...)
et le son de thérémine (un des plus anciens instruments de musique électronique, inventé en 1920 par le Russe Lev Sergueïevitch Termen plus connu sous le nom de « Léon Theremin ») qui a depuis la fondation du groupe été sa
marque de fabrique (bien présent à l’entame du titre éponyme, ambiance
jeux vidéo rétro assurée : une référence à "Might & Magic" ?). Les
pièces les plus courtes (‘Lullaby 2’, ‘Hightech Parent’) se cantonnent
dans un timide registre pop et les titres plus conséquents tournent
assez vite en rond : ‘Heaven In Your Eye’, avec ses quasi 17 minutes,
recycle le même thème en l’entrecoupant d’instrumentaux pas très
imaginatifs.
Malgré
ses faiblesses, l’ensemble reste mélodique et s’écoute plutôt bien,
mais reste superficiel. La nouveauté ici ce sont les percussions
(Alessandro Elide est un nouveau venu) qui parsèment les morceaux, et
dont on ne sait si elles sont valorisantes ou ringardes. Il souffle sur
ce "Madness & Magic" un petit vent de déjà-entendu qui amène un
parfum de lassitude. Et pourtant nous avons l’habitude de ces groupes
qui lorgnent vers le passé : The Watch ou Simon Says qui font du
Genesis-like, Glass Hammer qui imite Yes, ou dans un autre secteur Greta
van Fleet qui ressuscite Led Zep’, etc. Mais il manque ici l’étincelle
qui allume la mèche de l’émotion, le zeste de conviction qui emporte
l’adhésion, l’originalité qui apporte la surprise.
Retourner
vers le passé n’a donc rien de répréhensible en soi, mais ce retour ne
doit pas être un repli. Le passéisme est souvent un aveu de passivité.
Aussi pour reprendre la phrase du grand penseur Patrick Poivre d’Arvor
pouvons-nous affirmer : le passéisme, ce n’est pas la nostalgie qui,
elle, est plus motivante.
Plus d'information sur
http://www.arabsinaspic.org/
LISTE DES PISTES:
01. I Wow To Thee, My Screen - 8:22 02. Lullaby For Modern Kids, Part 1 - 8:19 03. Lullaby For Modern Kids, Part 2 - 2:06 04. High-Tech Parent - 4:34 05. Madness And Magic - 6:47 06. Heaven In Your Eye 16:45
FORMATION:
Alessandro G. Elide: Percussions Erik Paulsen: Chant / Basse Eskil Nyhus: Batterie Jostein Smeby: Chant / Guitares Stig A. Jørgensen: Chant / Claviers
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(1) AVIS DES LECTEURS
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(2) COMMENTAIRE(S)
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3.6/5 (7 avis)
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STAFF:
2.5/5 (2 avis)
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