LIONHEART (UK): The Reality Of Miracles (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Lionheart est un groupe britannique datant de la NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal). Le combo a en effet sévi sur nos platines de l’époque en 1982. Son premier titre éponyme est apparu dans la compilation "Heavy Metal Heroes volume II" en 1982 et son premier album, "Hot Tonight", est quant à lui sorti deux ans plus tard. Alors qu’il avait pourtant soutenu en concert Whitesnake, Saxon et Def Leppard, son ascension s’est arrêtée en 1985, faute en grande partie à des discordances avec sa maison de disques qui n’avait pas été convaincue par son LP initial. En 1999 sortit pourtant un double album dénommé "Unearthed - Raiders of the Lost Archives" regroupant des titres sortis des tiroirs et distribué uniquement au Japon. Puis la source s’est tarie.

Cependant, en 2017 est apparu dans les bacs un "Second Nature" inattendu. Le line-up d’antan n’avait alors que peu connu de mouvements. Dennis Stratton, qui était de la partie sur le premier album d’Iron Maiden et chez Praying Mantis de 1991 à 2003, tenait toujours la guitare, soutenu sur le même instrument par Steve Mann (Michael Schenker Fest), par Rocky Newton à la basse (McAuley Schenker Group) et par Clive Edwards à la batterie (UFO, Wild Horses). Quant au micro, il était tenu par Lee Small (Shy et Phenomena) qui avait pris la place de Jess Coxx (Tygers Of Pan Tang) le chanteur des origines. Ces cinq larrons sont encore là aujourd’hui sur un "The Reality Of Miracles" qu’il nous tardait de découvrir tant son frère ainé nous avait plu.

Lionheart fleure sympathiquement les parfums de la NWOBHM. Il propose, plus précisément et majoritairement, le hard rock mélodique auquel nous habitue Praying Mantis depuis les 80’s. Bien entendu, d’autres grands noms viennent à l’esprit à l’écoute de cette petite galette dont l’ambiance, les mélodies et les sons ramènent bien des années en arrière - Small dispose d’une voix old school qui rappelle fort ces ineffaçables moments. L’ensemble est à la fois mélodiquement accrocheur et doté d’une énergie calibrée. A l’écoute de l’objet, nous avons curieusement l’impression de parcourir le disque que le groupe aurait pu sortir dans la foulée de son premier essai, tout en n’ayant pas l’impression d’avoir affaire à un produit suranné. Voilà qui peut être taxé de fine réussite.

Nombre de belles partitions parsèment cet opus. Leurs rythmes sont variés, pouvant passer de sons rappelant la grandiloquence d’un Magnum ('Behind The Wall') à ceux évoquant les harmonies mélodieuses de Danger Danger ('All I Want Is You'). On peut également naviguer des feux musclés de la NWOBHM (la double pédale et la mélodie de 'Five Tribes' !) aux envolées de guitare d’April Wine ('Widows' et 'Outlaws Of The Western World') ou aux riffs de Motley Crue ('The First Man'). On peut même passer, dans le même titre, 'Overdrive' en l’occurrence, d’AC/DC (l’entrée en matière) à Van Halen (le couplet et ses sons de synthés époque "1984"), puis à Boston (le gimmick rappelant un passage fort connu de 'More Than A Feeling').

C'est donc une espèce de fontaine de jouvence faite disque qui est ici proposée. Si pour vous la NWOBHM a été une terre d’accueil d’où vous avez été chassés avec déchirement et que Praying Mantis vous a accompagnés depuis lors dans vos errances musicales, foncez sur "The Reality Of Miracles" et surveillez vos pantalons de costard avant de partir au bureau. Ils risquent fort en effet de se transformer en Spandex bariolés sans que vous y preniez garde.

LIONHEART (UK)

THE REALITY OF MIRACLES

METALVILLE

A.O.R.