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"Entre jazz, funk et progressif, The Tangent perpétue avec "Auto Satisfaction" un savoir-faire peu commun pour composer des albums d'une grande richesse marqués par un certain classicisme."
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4/5
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The Tangent est un groupe qui est sans doute l’un des plus clivants et productifs de ces dernières années. Le rythme soutenu par Andy Tillison est à l’image de son inspiration débordante dont l’imagination a parfois du mal à être contenue. Car outre le chant, c’est là un des reproches que l’on lit souvent dans les retours des albums. D’abord construit comme un super groupe, très vite il est quasiment devenu le projet solo du Britannique qui a toujours su néanmoins s’entourer d’un noyau dur. Cela se confirme avec "Auto-Reconnaissance" où l'on retrouve quasiment les mêmes membres que pour "Proxy". Le nom de l’album colle parfaitement au cynisme dont le musicien est assez friand et ne va pas arranger l'image d’autosuffisance dont parfois il est affublé.
Cette image, le musicien s'en moque. Andy Tillison est un claviériste talentueux, qui apporte un son très personnel que l’on entend relativement peu ailleurs, mêlant ambiance un peu funky sur une ossature jazz un peu fusion, le tout enfermé dans un sarcophage progressif. Les structures des compositions restent aussi très proches de celles que l’on trouvait chez The Flower Kings, groupe dont The Tangent est quasiment le cousin anglais (et dont il a partagé des membres), avec notamment un titre de 28 minutes qui de nos jours, en termes de standards d’écoute actuels, apparaît comme un suicide commercial. Mais on navigue dans le prog qui n’a donc que faire des standards.
La pochette est aussi chargée que la musique des Britanniques. Il faut distinguer ici les titres "courts" des titres "longs" ce qui impose de prime abord une grande richesse. Cette alternance de durée apporte une certaine respiration qui permet de mieux rentrer dans les morceaux plus développés et mieux assimiler l'album. Cela commence avec ‘Life On Hold’, dynamique et chaloupé grâce à la touche un peu funky apportée par la ligne de basse et les loops de claviers dont les mesures se répètent par définition. Mais l’ensemble est cependant un peu gâché par les effets de voix qui n’apportent pas grand-chose et cassent le naturel. L’ambiance change par la suite avec ‘Jinxed In Jersey’, bâti comme une sorte de mini-pièce avec plusieurs personnages et un narrateur, et dans lequel le jazz se fait plus prégnant, comme issu d'une bande-son d'un bon polar. Le tout est bousculé par des interventions bruitistes, quasi metal, à la manière d’un Steven Wilson ("Insurgentes") qui tombent un peu trop brusquement jusqu’à un intermède plus atmosphérique avec les très belles interventions du flûtiste Theo Travis. Un titre qui ne révélera tout son message qu'après plusieurs écoutes.
S’il fallait un titre pour digérer cet ensemble, ‘Under Your Spell’ tombe à pic. L’atmosphère est donc apaisée dans cette ballade jazzy-soul, plus épurée et diablement efficace, qui rappelle Simply Red avec de belles interventions sensibles à la guitare. Avant d’entamer l’ascension de l’Everest, The Tangent nous prépare avec un titre presque West Coast, ‘The Tower Of Babel’, relativement groovy et frais.
Le sommet de l’album est la chanson ‘Lie Back & Think Of England’ à l’ensemble très pastoral et narratif qui pourrait rebuter. Le titre démarre de façon légère pour évoluer doucement vers quelques mesures plus agressives de jazz fusion (avec des samples de journaux télévisés), avec un chant pas toujours juste. La basse et la flûte se livrent parfois à un duel de haute intensité jusqu’à la moitié du morceau-fleuve, qui alterne entre légèreté et furie jusqu’à l’apothéose finale presque hymnique. Ils sont devenus rares ces morceaux typiquement anglais qui évoquent des histoires comme le faisait Camel et peut le faire (dans un autre genre) actuellement Big Big Train. ‘The Midas Touch’ vient à point nommé pour terminer l’album (hors bonus) sur une touche optimiste et positive dans la veine de ‘The Tower Of Babel’.
Malgré ses défauts et son côté un peu boursouflé, Andy Til... pardon, The Tangent perpétue avec "Auto Satisfaction" un savoir-faire hors du commun cultivé outre-Manche pour composer des albums d’une grande richesse empreints d’un certain classicisme typique entre accessibilité et exigence. L’album offre suffisamment de titres aérés pour avaler les deux mastodontes qui le composent.
Plus d'information sur
https://fr-fr.facebook.com/groups/alltangentmembers/
LISTE DES PISTES:
01. Life On Hold 02. Jinxed In Jersey 03. Under Your Spell 04. The Tower Of Babel 05. Lie Back & Think Of England 06. The Midas Touch 07. Proxima (Bonus Track)
FORMATION:
Andy Tillison: Chant / Claviers Jonas Reingold: Basse Luke Machin: Chant / Guitares Steve Roberts: Batterie Theo Travis: Saxophone, Flute
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(2) AVIS DES LECTEURS
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Dieu sait que j'aime ce groupe ! Il suffira aux sceptiques de se replonger dans les (forcément excellentes !) chroniques des prédécesseurs de cet "Autoreconnaissance" pour s'en convaincre.
Néanmoins, "Proxy" marquait déjà un premier fléchissement qui se confirme aujourd'hui avec ce nouvel album que l'on pourrait ainsi résumer : de plus en plus de bla-bla (politique de préférence), de moins en moins de musique intéressante à se mettre entre les oreilles.
Andy Tillison se complaît à commenter l'actualité dans des titres aux longueurs qui n'en finissent plus, parfois même sous la forme d'un discours accompagné de sonorités 70's dont la mélodie n'est plus que le cadet de ses soucis.
Pour l'amateur de développements musicaux, il reste alors peu de choses à se mettre sous la dent : 'Life on Hold', les dernières minutes de 'Lie back ...' avec notamment une intervention bienvenu de Uillean Pipes et, comme dans le cas de "Proxy", le morceau bonus, instrumental mixant electro et jazz, bien décalé par rapport à ce qui précède, mais qui offre une touche rafraîchissante bienvenue ! Drôle de paradoxe tout de même.
Déception.
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Tout est dit, ou presque, dans la chronique. Mais les défauts soulignés sont pour moi trop prégnants pour que je recommande l'album. Certes les compositions sont complexes, l'instrumentation ouverte, les changements de thèmes fréquents, tout ce que l'amateur de progressif recherche. Mais l'ensemble est un peu téléphoné et ne dégage pas grand-chose qui puisse titiller l'intérêt de l'amateur de musiques complexes, même après plusieurs écoutes. Là où avec des ficelles identiques The Flower Kings me captive, The Tangent m'ennuie. Et ce n'est pas le chant d'Andy Tillison, que je trouve plat et inexpressif, qui change la donne, bien au contraire. "Auto-Reconnaissance" est un album bien ennuyeux.
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(0) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
3.8/5 (5 avis)
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STAFF:
2.7/5 (3 avis)
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EN RELATION AVEC THE TANGENT
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DERNIERE INTERVIEW
THE TANGENT (7 MARS 2008)
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C’est en toute urgence que Music Waves a dépêché Ping Ping qui s’est fait le porte-parole de vos questions à la tête pensante de The Tangent Andy Tillison.
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