Les Américains de Sketetal Remains ont produit depuis 2011 trois albums dont la presse a reconnu les qualités de composition, la violence et la technique. Cela n’a pas empêché, après “Devouring Mortality”, les départs d'Adrius Marquez qui a laissé sa basse à Noah Young (ex. Warbringer) et de Johnny Valles, remplacé par Mike De La O à la batterie. Le groupe publie “The Entombment of Chaos” dont la pochette est réalisée par le légendaire Dan Seagrave et dont le mixage a été confié au non moins célèbre Dan Swäno (Edge Of Sanity) qui a façonné le son de bon nombre de groupes terrifiants.
La puissance est rehaussée par la densité de la production et une violence parfois étouffante. Même si ‘Cosmic Chasm’ débute par un mince filet sonore aux bruits synthétiques distordus, l’ambiance effrayante s’impose rapidement. ‘Illusive Divinity’ impose une guitare aux riffs tranchants et la batterie est éprouvante. La guitare puise chez Malevolent Creation ou Benediction en abusant de vibratos et de dissonances dont le fil rouge est l’intensité. ‘Eternal Hatred’ débute par un rythme martelé et une pluie de grosse caisse qui se mue en une lourdeur écrasante rappelant Benediction ou certains titres d'Entombed. La même puissance enrobe ‘Congregation Of Flesh’ et ‘Synthetic Impulse’. Cette intensité débordante, parfois suffocante, qui prend aux tripes, ravira l’amateur.
Le groupe ponctue sa colère de touches mélodiques parfois étranges, parfois attirantes et presque douces. Ainsi ‘Enshrined Agony’ est un interlude aux arpèges dont les sonorités arabisantes évoquent parfois Metallica (‘One’, ‘Master Of Puppets’). ‘Dissecstasy’ impose une guitare rapide, mélodique et technique alors que ‘Synthetic Impulse’ en dévoile une limpide et attirante qui surnage au sein du chaos. Voici le second élément qui plaira aux fans : ces touches mélodiques inattendues qui calment la tempête ou qui par exemple aèrent ‘Tombs Of Chaos’.
“The Entombment of Chaos” est un disque puissant, carré, solide et précis, même s'il manque parfois de diversité. Sa musique pesante est heureusement parsemée de pointes mélodiques qui rehaussent sa saveur, d’un zeste de technique qui la pimente et d’une grande brutalité qui captive.