Formée en 2018, Kill The Lights est une nouvelle formation de metalcore, qui n’est finalement pas si nouvelle puisqu’il s’agit d’un supergroupe où l’on retrouve des figures emblématiques de la scène : James Clark (ex-Throw The Fight) au chant, Travis Montgomery (ex-Threat Signal) et Jordan Whelan (ex-Still Remains) à la guitare, ainsi que Michael Thomas (ex-Bullet For My Valentine).
Gros casting donc pour notre quatuor anglais, qui sort son premier album, "The Sinner", en 2020. Les quatre musiciens ont une connaissance profonde du genre metalcore ainsi qu’une grande expérience avec leurs groupes respectifs ayant tous connu des succès populaires plus ou moins importants.
Ce à quoi l’on pouvait s’attendre en observant le pedigree des britanniques tombe sous le sens dès lors que l’on pose une oreille attentive à cet album : les gimmicks et les codes du genre sont très présents tout au long des douze morceaux qui complètent le disque. Des tempos rapides (‘The Faceless’), des riffs techniques (‘The Enemy’), des refrains qui se retiennent facilement (‘Watch You Fall’)… Tous les ingrédients se retrouvent dans la marmite. On aura aussi droit aux traditionnels titres cheesy que l’on retrouve inévitablement dans le metalcore. La ballade ‘Tear Me Apart’ illustre bien cette catégorie. ‘Rest’ n’est pas... en reste, lui qui lorgne du côté de la pop metal aux accents mélodramatiques, avec ce côté un peu mièvre et téléphoné souvent présent sur ce genre de titres.
Ne mettons cependant pas tous les titres dans le même panier. Les bons gros riffs de ‘Plagues’ ne laisseront personne insensible, avec un refrain super efficace et bien écrit. La technicité des musiciens n’est pas en reste avec des titres comme ‘Open Your Eyes’, où la double pédale martèle une rythmique parfaitement calibrée. On n’oubliera pas non plus ‘Shed My Skin’ qui se range au rayon des satisfactions avec un bon metalcore mélodique bien épais et ciselé, avec là aussi un refrain des plus immédiats. L’alternance chant clean et chant guttural de James Clark est elle aussi irréprochable, bien qu’il soit un peu poussif sur ‘Tear Me Apart’ (ballade rock FM oblige…).
Sans pour autant être cliché, "The Sinner" est un album qui présente de bonnes idées, mais où certains titres ou sections un peu évidentes pêchent. Il manque ce petit supplément d'âme, cette originalité et éventuellement une certaine prise de risque pour basculer dans un contenu réellement qualitatif. Avec un peu plus d’épices, quelques idées un peu moins prévisibles, voire un zeste de folie, le résultat serait un peu moins consensuel et sortirait davantage du lot.