Un premier EP est toujours une carte de visite. C’est même devenu la norme pour tous les nouveaux groupes qui lancent leur carrière. Ça ne veut pas dire que c’est la recette miracle pour se faire connaître car il en sort des milliers par an, tous styles confondus. Mais au moins ce format court permet de limiter les coûts de production et surtout de tester son audience. En matière d’audience, Ghost Anthem ne s’attaque pas vraiment à la plus facile. Le metalcore est devenu un genre à bout de souffle, passé en quelques années de style hybride à style consensuel voire formaté. Pourtant ce nouveau groupe parisien revendique haut et fort l’étiquette metalcore mélodique, un parti pris qui le rend d’emblée intéressant.
Mélodique, la musique de Ghost Anthem l’est réellement. Si des influences comme Novelists et August Burns Red viennent immédiatement à l’esprit, la musique des Parisiens s’en distingue par une utilisation abondante des claviers qui confèrent aux titres toute leur puissance et leur pouvoir accrocheur. C’est le cas des excellents ‘I Found Hell’ et ‘The End Is Near’ qui sont les deux balises de cet EP 6 titres. Ces titres révèlent tout le potentiel de Ghost Anthem qui peut envisager l’avenir sereinement s’il poursuit dans cette voie d’un metalcore racé et mélodique aux riffs acérés.
Pour le reste, ce premier EP possède bien sûr quelques défauts, notamment un chant parfois un peu faible (‘Last Call For Wonderland’) et quelques choix étranges : pourquoi le titre ‘Manifesto’ et son refrain accrocheur est-il aussi court ? Mais la volonté de Ghost Anthem de sortir du carcan du metalcore strict et d’étoffer ses compositions par des emprunts au heavy metal (‘Searching For Heaven’) et au death metal (‘Thorns’) confirme que le groupe possède déjà une personnalité affirmée. C’est tout l’intérêt de cet EP qui pose les fondations solides et intéressantes de Ghost Anthem. Vivement l’album.