The Alpha Structure est une réunion de cinq musiciens de l’Oregon dont la musique juxtapose des ambiances inquiétantes et des riffs assassins, mais aussi des rythmes complexes. Le groupe propose son premier EP, “7 Deadly Sins”, qui peut être vu comme la fusion entre des touches techniques racées et une fureur sombre.
Cette intensité s’exprime dans des accords puissants (‘Grudges’) ou dans la production qui enveloppe les oreilles et construit un mur sonore presque palpable. La violence est aussi intensifiée par les ralentissements parfois extrêmes de ‘4 Deadly Sins’ où le temps semble suspendu, ou ceux de ‘Return To Earth’ qui écrasent tel un rouleau compresseur. Cette lourdeur est toutefois éclairée par des passages au groove puissant ou par un chant agressif varié (‘4 Deadly Sins’ et ‘The Red’) qui navigue entre cris aigus presque black et vocaux graves dans la lignée d'un death old school.
Le disque veut parfois s’éloigner de cette violence pure en insérant des éléments presque progressifs, comme lorsque les rythmes variés empruntent des motifs au djent, ou avec des changements, des accélérations et des ralentissements (‘The Red’. ‘This Is Endless’). ‘Breathe’ n'est pas en reste, car il étale un beau travail de batterie avec un jeu de double pédale très maîtrisé. Enfin pour coller à une certaine modernité, ‘In Circles’ appuie sa fureur avec un rythme artificiel glacé.
Le groupe colore son propos d'ambiances sombres et inquiétantes (‘4 Deadly Sins’ parsemé de claviers froids, accords synthétiques glacés sur 'The Red' ou l'introduction effrayante de ‘Grudges'). Les synthétiseurs jouent donc un rôle essentiel, comme dans la partie centrale de ‘In Circles’, dont les sonorités sont dignes d’une cathédrale gothique ou sur ‘Return To Earth’ où presque doux, ils contrastent avec la fureur des guitares.
“7 Deadly Sins” a pour base une agressivité extrême, portée par une intelligence de composition qui lui permet de briser les limites de son style. Cette différence s’exprime dans les variations rythmiques proches du djent ou dans des passages aux synthétiseurs froids dignes du metal gothique (Crematory). Ce capharnaüm est judicieusement ponctué de mélodies qui invitent à prolonger l’exploration de la rondelle... Même si “7 Deadly Sins” est très cadré, il arrive à s’extraire des canons de son style pour y apporter une brise de fraîcheur bienvenue.