Maceo Parker inaugure le tout nouveau label de chez Mascot : The Funk Garage. Difficile de trouver mieux pour représenter le genre et parrainer cette nouvelle marque. Le funk, c’est quasiment Maceo qui l’a créé. 25 ans à souffler dans un saxo dans le groupe de James Brown, c’est bien plus qu’une ligne dans un CV de musicien, c’est l’histoire d’une vie. Une vie consacrée au groove, aux collaborations prestigieuses et à la scène. A 77 ans, Maceo Parker a conservé intact l’état d’esprit joyeux et positif qui caractérise sa musique. Ce seizième album studio, "Soul Food – Cooking With Maceo", démontre une fois de plus que le funk est autant une musique qu’une philosophie de vie.
Certes "Soul Food" est pour l’essentiel un album de reprises. Et pourtant, chaque composition semble avoir été composée par Maceo Parker. Car l’Américain a créé un style bien à lui, reconnaissable dès la première note. Maceo n’est pas Charlie Parker. Il n’a jamais été le meilleur saxophoniste du monde. Mais aucun, comme lui, n’est capable d’utiliser le saxophone comme un instrument rythmique. Il suffit d’écouter ‘Cross The Track’ pour s’en convaincre. Ce vieux titre composé en 1975 et repris en ouverture de "Soul Food" résume à lui seul Maceo Parker : un groove à la James Brown, une basse bien funky, des cocottes de guitare en double croches et le jeu staccato du saxophone qui ferait taper du pied même un unijambiste.
En maître du funk, Maceo Parker revisite quelques classiques et leur donne un second souffle, ajoutant au groove sa voix soul chaleureuse (les reprises de ‘Just Kissed My Baby’ des Meters et de ‘Rock Steady’ d’Aretha Franklin) et des phrasés jazz typiques de la Nouvelle Orléans (‘Hard Times’). D’ailleurs, dans le registre jazz funk, Maceo impressionne autant que dans le funk pur, notamment avec la magnifique reprise de ‘Other Side Of The Pillow’ de Prince, avec qui il enregistra 6 albums.
Le seul reproche que l’on pourrait faire à "Soul Food" est la redondance de certains titres (‘Maceo’). Mais c’est bien peu en comparaison du shoot d’énergies positives que Maceo Parker, en vieux briscard du funk, est encore capable de nous offrir. Et par les temps qui courent, nous en avons bien besoin.