THE DEAD DAISIES: The Lockdown Sessions (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

On a beau savoir que la formation créée par David Lowy est en réalité un collectif dont les membres viennent et partent à leur guise, l’annonce du départ de John Corabi (chant) et Marco Mendoza (basse) aurait pu signifier la fin de The Dead Daisies. Avec "Make Some Noise" (2016) et "Burn It Down" (2018), le désormais ex-quintet avait pourtant frappé fort et enfoncé le clou avec des prestations live de haut niveau. Rien de surprenant lorsque l’on regarde le pedigree des membres du groupe, mais encore fallait-il que la sauce prenne et que les ego cohabitent. Pourtant, Corabi et Mendoza ont décidé de quitter le navire pour se consacrer à leurs carrières en solo, laissant ainsi deux fauteuils vacants et la place à de nombreuses angoisses et interrogations. Heureusement, ces dernières n’auront pas eu le temps de s’installer durablement car il existe une assurance tous risques dans le milieu du Rock avec un grand R, et cette dernière se nomme Glenn Hughes (Deep Purple, Black Sabbath, Black Country Communion…).

C’est donc avec The Voice Of Rock derrière le micro et à la basse que The Dead Daisies continue une aventure qui n’en a pas fini de devoir affronter les éléments. En effet, après le changement de line-up, c’est ce satané Covid-19 et son confinement qui viennent contrarier la suite des aventures du collectif australo-américano-britannique, repoussant la sortie du nouvel opus ("Holy Ground") à janvier 2021, ainsi que la tournée qui devait l’accompagner. Qu’à cela ne tienne, souhaitant garder le contact avec ses fans, le quatuor leur offre un mini LP logiquement intitulé "The Lockdown Sessions" sur lequel il propose quatre titres que les musiciens ont enregistré chacun chez eux durant l’enfermement forcé que presque toute la planète a dû subir. Nous retrouvons ici les versions acoustiques des deux premiers pré-singles ayant servi de mise en bouche avant la sortie repoussée de "Holy Ground", ainsi que deux covers.

Sur ‘Unspoken’ et ‘Righteous Days’, Glenn Hughes marque son territoire avec une interprétation au-dessus de la moyenne. Ce n’est pas pour rien que Joe Bonamassa a dit de lui qu’il pourrait "chanter la recette de la soupe aux lentilles et lui donner une âme ! ". Le premier titre bénéficie toujours d’un refrain obsédant et d’une énergie positive, alors que le second conserve son approche heavy et ses sonorités orientalisantes. Du côté des reprises, le "30 Days In The Hole" de Humble Pie se révèle délicat, bluesy et gorgé de feeling. En revanche, l’incontournable "Fortunate Son" de Creedence Clearwater Revival se voit offert en version live et acoustique avec Deen Castronovo au chant. Le résultat est énergique mais le batteur a tendance à en faire un peu trop. En même temps, cela peut se comprendre étant donné qu’il ne sert à rien sur la moitié des titres.

Voilà donc une sympathique mise en bouche mais dont l’intérêt reste relatif. Il est toujours agréable de découvrir des titres chantés par Glenn Hughes et il était important de marquer son arrivée au sein du groupe. En revanche, il conviendra de prendre cet opus plutôt comme un objet promotionnel que comme une véritable œuvre en tant que telle. C’est déjà ça pour patienter en attendant le nouvel album.

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