Guy Manning n’est pas à court d’inspiration et il nous le prouve ici en nous offrant son deuxième album de l’année (En parallèle à son projet « The Tangent »). A raison d’un album ou deux par an, monsieur Manning traverse le monde du Folk Progressif toujours avec plus ou moins de succès et de reconnaissance.
Largement inspiré d’un Jethro Tull époque « Thick as a brick », Guy Manning clôture donc son année 2006 avec l’album Anser’s Tree. Son étonnante rapidité à produire et écrire ses différents albums depuis 1999 est-elle gageuse de réussite ? Le passé nous a à maintes reprises prouvé que ça n’était que très rarement le cas…
Le début est pourtant prometteur. La très gaie et enchantée « Margaret Montgomery » ouvre le bal avec ses violons et ses claviers planants. Bien que passe-partout, la voix de Guy Manning ne dérange pas et malgré quelques indélicatesses, elle se fond plutôt bien dans le décor.
S’ensuit la très jolie ballade « Jack Roberts » qui mène un saxophone excité à exploser en fin de morceau. Agréable surprise.
Le très long et dispensable « William Barras » montre exactement tout ce qu’il ne faut pas faire dans une chanson. Une voix molle au rythme douteux associés à un clavier de foire rendent ces 14 minutes rébarbatives et cassent l’idée de légèreté que le début d’album avait proposé.
Le début Jazz rock de « Diana Horden » me rappelle à bien des égards le surprenant album des japonais d’East Wind Pot qui sont arrivés cette année sur MW. Même si le saxophone porte toujours fièrement la qualité de cet album, la voix et les claviers paraissent bien pâles à côté de l’instrument à vent.
De plus en plus groovy au fil des écoutes, la musique de Guy Manning semble avoir trouvé un ton plus approprié à ce timbre de voix assez spécial. « Joshua Logan » ne déplait pas et au contraire, réveille un peu l’auditeur après ce milieu chaotique.
Toujours plus surprenant et agréable à l’écoute, le saxophone joue un rôle majeur dans la composition du morceau un peu plus pop qu’est « Prof Adam Logan ». Véritable jeu entre les musiciens, il est dans la lignée du « Joshua Logan » et est de bon augure pour la fin de l’album.
Hélas… « Dr. Jonathan Anser » est mou et sans relief. Ce manque de rythme et de constance est principalement dû à la quasi-absence du saxophone qui ne fera son apparition qu’en fin de morceau.
Au final, on peut considérer cet « Anser’s Tree » comme un bon album qui ne pêche que par son manque de constance et la voix, n’en déplaise à Guy Manning, souvent en recul par rapport aux instruments...