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"Grâce à sa violence inouïe et à ses instants de grâce, Anaal Nathrakh livre un album de grande qualité sans concession, sombre et opaque."
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3/5
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Anaal Nathrakh, duo d’Anglais depuis les années deux mille, pratique une musique condensée, opaque et violente, aux ramifications industrielles, aux touches avant-gardistes, aux couleurs black-death et aux ornementations symphoniques. Il a souvent été acclamé pour ses productions, même s’il n’a pas toujours fait l’unanimité, comme avec “Desideratum” qui pour certains était trop accessible avec sa musique trop propre et nette. “The Whole of the Law” avait ensuite remis les pendules à l’heure, car le disque était plein d’une intensité digne d’une “centrale nucléaire en surchauffe”. Aujourd'hui le groupe publie “Endarkenment”, une pièce épaisse et sombre comme une nuit londonienne et agressive comme la morsure d’un hiver arctique.
“Endarkment” construit une ambiance opaque en juxtaposant une violence ultime à des touches symphoniques. Ainsi ‘Singularity’ est d’une noirceur impressionnante, ‘Endarkenment’ est éprouvant avec son ambiance gothique et futuriste. Quelques pointes avant-gardistes (dignes de Gnaw Their Tongues ou Cloak of Altering) parsèment le disque : ‘Thus, Always, to Tyrants’ bruitiste jusqu'à l’écœurement, plein de dissonances, ou ‘Create Art, Though the World May Perish’, acéré comme une lanière de cuir et claquant comme un fouet. Le disque joue ainsi avec les contrastes entre l’opacité de certains riffs et un chant cristallin presque angélique (‘The Age of Starlight Ends’). Quant aux batteries électroniques (‘Thus, Always, to Tyrants’), elles martèlent le tempo en apportant une atmosphère glaciale.
La musique est très dense, comme en témoignent les blast beats et murs de guitares de ‘Punish Them’, les harmonies effrayantes de ‘Requiem’, les riffs rapides qui enveloppent ‘Endarkenment’ ou les guitares puissantes et épaisses qui construisent une mélasse sonore parfois difficile à lire (‘The Age of Starlight Ends’). Heureusement quelques notes de synthétiseurs et des orchestrations allègent le propos, notamment la belle mélodie synthétique de ‘Endarkenment’ digne de Dimmu Borgir. Ce sont aussi ces mélodies qui apportent la lumière par leur simplicité (‘Requiem’, ‘The Age of Starlight Ends’) ou au travers d'arpèges acoustiques ou de solos de guitare tantôt chantants, tantôt plus sombres (‘Requiem’, ‘Endarkenment’, ‘Feeding the Death Machine’).
Les atouts du disque sont cet enrobage doux d’une musique infernale, opaque et parfois difficile à lire, et un chant aux multiples variations : crié, âpre, grandiloquent, empli d’intonations caverneuses ou ponctué de cris effrayants, tantôt secondé par une belle voix claire, tantôt appuyé par des chœurs gothiques presque religieux.
Ces multiples aspects opposés, contradictoires et donc quasiment inconciliables font de “Endarkenment” un bon album de black à l’habillage symphonique et aux couleurs industrielles. Grâce à un chant de qualité, à sa violence inouïe et à ses instants de grâce, Anaal Nathrakh livre un album sans concession, sombre et opaque, éclairé par la fine lumière de mélodies ténues.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/anaalnathrakhofficial
LISTE DES PISTES:
01. Endarkenment 02. Thus, Always, To Tyrants 03. The Age Of Starlight Ends 04. Libidinous (a Pig With Cocks In Its Eyes) 05. Beyond Words 06. Feeding The Death Machine 07. Create Art, Though The World May Perish 08. Singularity 09. Punish Them 10. Requiem
FORMATION:
Dave Hunt: Chant Mick Kenney: Guitares / Basse / Batterie
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4.3/5 (3 avis)
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STAFF:
3/5 (1 avis)
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