Baptisé sobrement "CMFT", en l’honneur de son surnom de toujours, "Corey Mother-Fucking Taylor", datant de ses années lycée, l’objectif du chanteur était assurément de sortir des sentiers battus et de proposer un contenu auquel il ne nous avait pas habitués avec ses groupes. Objectif réussi pour notre natif de l’Iowa. Exit les guitares super lourdes et le chant guttural, "CMFT" est assurément rock, avec des accents parfois punk ou blues. Surtout, il semble être un bel hommage aux influences du musicien de par ses sonorités tout droit venues des années 80 avec une production très moderne et impeccable.

Nous sommes donc aux antipodes des travaux que Taylor présente depuis près de 30 ans. Pourtant, à l’écoute de cet opus, il semblerait que le frontman ait pratiqué ce style toute sa vie ! Globalement, l’album est très pêchu, dynamique, et très rock. ‘Samantha’s Gone’ fait partie des titres très réussis avec ses sonorités punk rock et sa rythmique soutenue, et le caractère radiophonique de nombreux titres ne leur empêche pas d'être plaisants pour autant ('Kansas', 'Black Eyes Blue'...). Par moments, l’énergie déployée atteint même des sommets comme sur le surpuissant ‘Meine Lux’ ou ‘Everybody Dies On My Birthday’.

Mais notre homme fort est encore plus convaincant sur des titres un peu plus lents et moins survoltés. ‘The Maria Fire’ est un excellent morceau bluesy, avec la quantité de groove qu’il faut et un refrain rock très bien écrit. ‘Silverfish’, relativement posé, rappelle Alice In Chains avec sa guitare grunge et des sonorités très US comme souvent dans cet album. On retrouve même quelques petites surprises, comme le funky ‘CMFT Must Be Stopped’ et ses couplets rappés, nous donnant l’opportunité de souligner la polyvalence du chanteur au flow impeccable, bien qu’il nous ait habitués à ce genre de phrasés par le passé. En fin d’album, ‘Home’, ballade piano-voix apporte une petite respiration, même si le titre s’avère un peu cliché pour réellement susciter l’intérêt.