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"Galaad continue de forger sa légende avec "Paradis Posthumes", fusion parfaite de rock néo progressif et de rock alternatif."
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5/5
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Promesse tenue ! Il n’aura pas fallu 23 ans avant
que Galaad ne sorte un successeur à "Frat3r". Fort d’un retour à la
lumière et de belles retrouvailles affectives, le groupe s’est remis rapidement
au travail pour réaliser "Paradis Posthumes".
L’album précédent avait quelque peu divisé la rédaction en
dépit du contentement de revoir le groupe revenir aux affaires.
Ses partisans trouvaient beaucoup de charme à "Frat3r", particulièrement cette recherche mélodique ancrée dans un néo prog certes classique mais qui
réaffirmait les racines du groupe après une longue période d’absence, comme un
écho à "Premier Février". D’autres en revanche étaient plus
contrastés, soulignant une absence de prise de risque mise en perspective avec un "Vae Victis" novateur et vu comme l’enfant naturel de la rencontre
entre Marillion et Faith No More.
"Paradis Posthumes" rebat les cartes et témoigne de la volonté du groupe
de ne pas refaire le même disque, en usant de climats plus épiques par une sonorité
globale beaucoup plus rock aux arrangements riches. Les thèmes semblent une nouvelle fois propices à
cette évolution en abordant la religion, la relation avec le père
et son absence, la montée des extrêmes et l’espoir bien sûr incarnée par cette foi en l’Humanité si chère
aux Suisses. Si le constat reste celui d’un monde sombre dans lequel les
inégalités se creusent, accentuées par la situation pandémique actuelle qui voit les relents nationalistes ressurgir, il reste
malgré tout cette recherche perpétuelle de voir en l’homme ce qui en fait un être à part, capable d’émotions et bourré de contrastes. Depuis son
origine, Galaad s’en fait le porte-parole musical dans toutes ses aspérités.
Ainsi "Paradis Posthumes" gagne en caractère par
des velléités plus belliqueuses comme s’il se voulait être la synthèse de ce que
le combo suisse a fait jusqu’à présent. Cette hargne se trouve d’emblée dans 'Terra', sorte de danse de l'éternité de Dream Theater qui ouvre les hostilités. 'Amor Vinces' (L’amour Vaincra) qui suit plus en aval embraye avec cette hardiesse en faisant écho à l’Opéra Baroque "Amor Vince Ogni
Cosa" en cinq actes comme autant de membres de Galaad. La guitare y apparaît
tranchante, agressive, idéale pour mettre en lumière le chant de Pierre-Yves dont la voix vieillie et l'interprétation à fleur de peau apportent un grain tout à fait singulier aux textes
toujours aussi poétiques et d'une portée plus onirique qu'il ne l'étaient dans le précédent album. Cette atmosphère aride se retrouve disséminée en plusieurs endroits de l’album comme dans ‘La Douleur’ qui pourrait être vu, avec sa basse vrombissante, comme
le Yin de ‘Sauver l’Amour’ de Daniel Balavoine, la fable tout en tension rythmique de
la lutte entre un serpent et un aigle dans ‘L’instinct, l’Instant’ ou l'énergique 'Paradis Posthumes'.
L’album est riche également de titres plus accessibles à
tendance pop rock (sans être péjoratif) classieuse et assumée à l'image de ‘Divine’ ou ‘Moments’, plus proches
des projets solos de PYT. Mais c’est sur les titres plus longs que Galaad
démontre sa qualité première du sens de la mélodie fluide avec des découpages à
la Genesis et Marillion (première époque) tout en affirmant un aspect fusionnel et personnel avec le rock alternatif. Et c’est en cela que l’album se rappelle
au bon souvenir de "Vae Victis". ‘Apocalypse’ multiplie ainsi les riffs colériques qui
côtoient un clavier qui batifole avec espièglerie. Le néo progressif métissé retrouve
son sens originel dans le sublime titre ‘Jour Sidéral’ où le rock mélodique est bousculé par différents mouvements qui déstructurent la trame comme autant d’émotions
que le groupe cherche à procurer chez l’auditeur pour en faire un parfait
exutoire (de la colère, à la détresse jusqu’à une dernière partie émouvante
remplie d’espoir) offrant de multiples lectures possibles aux paroles. 'Ton Ennemi' lui emboite le pas avec sa première partie aérienne qui transite par un air quasi folklorique moderne porté par son synthé qui rappelle Alan Parsons Project. Galaad a peu d'équivalent pour synthétiser les aspérités de la musique, entre rage contenue
et moment de grâce (‘Le Rêve d'Unité’), pour construire une œuvre imagée et attachante.
"Paradis Posthumes" démontre une nouvelle fois la grande cohésion entre les musiciens qui se fondent complètement dans le groupe. Bien sûr on trouve des rappels à Marillion, dans les sons de guitare souvent rotheriens, et à Ange, dans les structures mais c'est pour mieux servir de base à l'affirmation d'une personnalité plus émancipée grâce à cette orientation plus alternative. Kant disait que la musique est la langue des émotions, Galaad illustre la citation en continuant de forger sa légende avec un album qui gagne en intensité et en densité.
Plus d'information sur
http://www.galaad-music.ch
LISTE DES PISTES:
01. Terra 02. Apocalypse 03. Moments 04. Le Rêve D'unité 05. Amor Vinces 06. La Douleur 07. L'instinct, L'instant 08. Ton Ennemi: A. Nos Impasses / B. Toute Haine Est Vaine 09. Paradis Posthumes 10. Jour Sidéral: A) L’absent / B) Voir / C) Au Bout De Mon Histoire 11. Divine
FORMATION:
Gérard Zuber: Basse Gianni Giardiello: Claviers Laurent Petermann: Batterie Pierre-yves Theurillat: Chant Sebastien Froidevaux: Guitares / Choeurs
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(2) COMMENTAIRE(S)
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4/5 (4 avis)
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STAFF:
4.2/5 (4 avis)
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DERNIERE INTERVIEW
GALAAD (25 MARS 2021)
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Galaad revient rapidement de sa contrée jurassienne pour inonder le monde de son rock fusionnel et spirituel. Music Waves a rencontré les chevaliers du rock prog alternatif à l'occasion de la sortie de "Paradis Posthumes".
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