Bien qu’ayant sorti trois albums solo, le travail de Simon Collins n’a été clairement identifié qu’à l’occasion de son album de rock progressif avec son groupe Sound Of Contact. Expérience qu’il a arrêtée en 2018 pour revenir à ses projets solos et un quatrième album intitulé "Becoming Human".
A l’instar de son dernier disque en date, "U-Catastrophe", son quatrième opus "Becoming Human" propose un pop-rock défini par une instrumentation disparate mélangeant instruments traditionnels, arrangements classiques et d’imposants motifs électroniques. On appréciera le dosage de chaque composant selon ses goûts mais la teneur en mélodie est constante quels que soient les formats, avec de très belles réussites dans le genre refrains entêtants (‘Thoughts Become Matter’, ‘Becoming Human’, ‘So Real’).
Le début du disque est dominé par les machines avec un accent mis sur les effets de percussions et de dynamique comme dans le puissant ‘Man Made Man’ qui fait penser à Frost ou ‘The Universe Inside Of Me’ et sa partie centrale instrumentale qui pourvoit à son côté épique. Le concept du disque, basé sur l’expérience personnelle de Simon Collins, se lit aussi dans le développement du disque. On remarque aussi qu’au fur et à mesure de son avancement, celui-ci s’humanise en laissant entrer un peu plus d’instruments typiques du rock ou d’arrangements de cordes (‘This Is The Time’, ‘I Will Be Waiting’) et en repositionnant le rôle des claviers vers les ambiances (en cela le final ‘Dead Ends’ est remarquable).
Cela coïncide avec des formats plus directs car hormis ‘I Will Be Waiting’ qui traîne en longueur avec son refrain répété ad nauseam et jusqu’au final de neuf minutes très synthétiques de ‘Dead Ends’, les morceaux sont marqués du sceau de l’efficacité pop pure. Dans cet exercice ce sont les chansons composées en duo avec son compère de Sound Of Contact Dave Kerzner qui tirent leur épingle du jeu avec les tournures fluides de ‘So Real’ et le groovy ‘Living In Silence’ qui dénotent une filiation évidente. Les autres propositions comme ’40 Years’ et ‘No Love’ consolident l’aspect accrocheur du disque mais avec des harmonies plus convenues.
"Becoming Human" est un album particulier à aborder avec d’un côté ses options synthétiques assumées mais assommantes qui n’invitent pas toujours à la nuance instrumentale et pourront repousser certains, et de l’autre le charme des mélodies qui jouent leur rôle d’accroche indéniablement. Ce long disque d’une heure aurait aussi gagné à s’alléger de quelques passages moins percutants. Mais il y a un vrai savoir-faire de composition à l’œuvre dans cette pop moderne et attrayante.