Arctic Rain est un nouveau venu sur la scène du hard rock mélodique. Annoncer que le combo vient de Suède ne surprendra que peu de monde tant ces contrées semblent être devenues la terre nourricière des formations de cette obédience musicale. Pete Alpenborg est le claviériste à l'origine du groupe. Connu en premier lieu en qualité de compositeur, il vous est certainement passé inaperçu. Et pourtant, vous avez profité de ses talents en parcourant quelques opus de Revolution Saints, House Of Lords ou Sunstorm pour ne citer qu'eux. Voilà qui devrait désormais attirer un peu plus votre attention sur cette chronique de "The One", sa première œuvre en tant que maître à bord.
Le hard rock mélodique joué ici exhale fortement celui qui foisonnait dans les bacs de vos disquaires préférés à la fin des 80's et au début des 90's. Cette envolée initiale, disons-le tout de go, est une réussite. Cependant, rendons justice aux aides de camp d'Alpenborg en précisant qu'elle est due autant au savoir-faire conceptuel du Monsieur qu'aux résonances vocales de Tobias Jonsson le frontman, et aux prouesses à la six cordes de Magnus Berglund. Un opus de hard FM réussi ne l'est pas sans un bon chanteur : là c'est jackpot ! Il n'en est que plus convaincant s'il abrite en son sein un guitariste affûté, surtout quand le patron est aux claviers. En effet, alors qu'on aurait pu craindre ici une invasion de synthés rendant l'ensemble moins percutant, il s'avère que l'équilibre est là parfaitement trouvé grâce à la maestria du préposé au manche. A y bien écouter, on pourrait même conclure que le hard rock proposé ici est centré sur la guitare.
Les influences sont nombreuses sur ce "The One". On pense aux premiers pas de Treat avec le fort FM 'Friends', à Talisman sur le plus lourd (tout est relatif !) 'Give Me All Of Your Love', à H.E.A.T. sur le très porteur 'Lost', à Eclipse sur l'acéré 'Love Of My Life', à Cutting Crew sur 'Night After Night' (le riff de 'I Just Died In Your Arms Tonight') et à TNT sur 'Free My Mind'. On passe donc, d'une plage à l'autre, de l'AOR au hard mélodique percutant, et du hard FM au hard mélodique propre sur lui. Il ne peut en être autrement vu les inspirations du groupe qui cite également White Lion et Def Leppard. Alors, même s'il est vrai qu'Arctic Rain n'invente pas la roue à aube et que parfois les mélodies dégoulinent un peu trop de sirop ('Madeleine'), il va sans dire que ce n'est ici que moucheron sur la nappe blanche, car de l'autre côté de la balance il y a du lourd mélodiquement parlant. Le 'Lost' précité est de ceux-là, tout comme le titre éponyme et 'Take Me To You Heart'.
En conclusion, si vous êtes amateur - schématisons - des sons hard FM que vous avez chéris il y a une trentaine d'années, ce disque est fait pour vous. Si vous avez moins de ces trente ans au compteur et que ce style vous semble dépassé, offrez-le à vos parents. Pour peu qu'ils aient un jour porté un perfecto perclus de badges, ils y trouveront probablement leur compte.