THE DEAD DAISIES: Holy Ground (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Lorsqu’une formation du standing des Dead Daisies subit un changement de line-up aussi important que celui représenté par les départs de John Corabi et Marco Mendoza remplacés par le seul Glenn Hughes, il y a mieux qu’un confinement pour présenter la nouvelle configuration du groupe. C’est pourtant ce que le collectif mené par David Lowy a dû affronter et le désormais quatuor s’est ainsi vu contraint de présenter un simple Ep acoustique à ses fans en attendant de retrouver de bonnes conditions pour lancer un véritable nouvel opus. Après donc un "The Lockdown Sessions" destiné à faire patienter les amateurs, voici enfin l’attendu "Holy Ground" pour lequel The Dead Daisies avait déjà fait paraître deux singles avant la crise sanitaire (un ‘Unspoken’ aux légères effluves AC/DCiennes et un ‘Righteous Days’ aussi groovy que heavy et mélodique).

Lorsqu’un artiste de l’envergure de Glenn Hughes débarque dans un groupe, il faut être prêt à lui laisser la place que justifie sa légende, ce qui pouvait laisser craindre que The Voice Of Rock renvoie ses nouveaux camarades de jeux au rang de simples accompagnateurs. Il est effectivement indubitable que la basse prend ici une ampleur qu’elle n’avait pas forcément sur les précédents opus, et un titre tel que l’imparable ‘Like No Other (Bassline)’ pousse la démonstration jusqu’à un solo de quatre-cordes aussi surprenant qu’efficace. Pourtant, au-delà de cette place prégnante dans le mix, et d’une présence vocale toujours aussi époustouflante, même les plus réfractaires devront reconnaître que la prestation de Glenn Hughes est un vrai plus pour la formation australo-anglo-américaine. En même temps, était-il imaginable que la frappe de bucheron de Deen Castronovo et la guitare rutilante de Doug Aldrich puissent passer inaperçues, même en présence d’une telle sommité ?

Au contraire ici, les forces s’additionnent plutôt qu’elles ne se neutralisent. La qualité des compositions n’y est pas pour rien et la multiplicité des refrains hyper accrocheurs permet à cet opus de largement soutenir la comparaison avec ses prédécesseurs. Si certains regretteront l’approche plus sauvage du chant de Corabi, ils ne pourront pas faire autrement que de s’incliner devant la classe d’un Glenn Hughes à la hauteur de sa légende. Félin (‘Holy Ground (Shake The Memory)’, ‘Saving Grace’), rageur et sexy à la fois (‘Like No Other (Bassline)’), alternant rugissements et gémissements (‘My Fate’), il apporte une dimension supérieure à des titres dont la variété et l’efficacité suffisaient déjà à en faire de magnifiques pièces d’un classic rock gorgé de groove et de feeling et renforcé par une production actuelle et puissante.

Multipliant les titres finement taillés et accrocheurs en diable, The Dead Daisies offrent ici la preuve que la réunion de grands noms peut aboutir à de grands albums quand chacun met son talent au service de compositions elles-mêmes de standing supérieur. Alors bien sûr, "Holy Ground" ne va pas révolutionner le visage du classic hard rock, mais il en sera sans aucun doute un de ses meilleurs ambassadeurs en permettant à ce style de continuer à briller de mille feux.

THE DEAD DAISIES

HOLY GROUND

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