Après un side-project avec les ex-membres d’Asia sur une formation appelée GPS, Ryo Okumoto et sa bande reviennent en cette fin d’année 2006. Faisant partie des albums les plus attendus, Spock’s Beard nous offre un… Spock’s Beard. Pour ce qui est du titre, s’agit-il d’un manque d’imagination ou bien simple envie de montrer la véritable essence du groupe à travers un album éponyme ? Quoiqu’il en soit, nul ne pourra contredire le fait que cet album était avidement convoité à la rédaction de MW.
Comme tous les débuts dignes de ce nom, Spock’s Beard commence très fort avec un « On A Perfect Day » qui s’avèrera être la parfaite synthèse de cet album. Entre hard rock par le biais des guitares agressives assez brutes et pur progressif grâce aux doigts magiques du très grand Ryo Okumoto et la voix passe-partout de Nick D’virgilio, il est impossible de regretter l’achat de l’album. Abstraction faite de l’instrumental « Skeletons At The Feast » qui voit détruire son potentiel mélodique à cause des guitares déphasées par rapport au rythme imposé par le batteur, le début s’annonce prometteur.
Dans un style résolument plus hard rock du genre Deep Purple époque « Machine Head », SB continue sur sa lancée avec « Is This Love » aux relents des claviers de Jon Lord portant fièrement les couleurs des 60’s.
Place ensuite aux claviers délicieusement planants de Mr. Okumoto sur l’excellent « With Your Kiss ». A double tranchant, ce morceau propose un début assez calme avec une guitare très douce pour ensuite se transformer en une bombe hard rock dans le style de Black Sabbath. Très marquée par la voix, cette seconde partie expose une autre facette de Nick D’virgilio quant à sa capacité à changer radicalement de registre en quelques notes.
Et comme si le public en redemandait encore et encore, Ryo Okumoto offre deux ballades tantôt au piano tantôt avec l'aide des guitares, cette fois, avec les titres « The Slow Crash Landing Man » et « Hereafter ». Bien qu’un peu lents et parfois pompeux à côté de morceaux plus brutaux comme « Sometimes They Stay, Sometimes They Go », ces deux morceaux n’en sont pas pour autant déplaisants.
Et pour terminer en beauté, l’auditeur se régalera avec les quatre parties de l’excellent « As Far As The Mind Can See » de 16 minutes qui oscillent, comme auparavant, entre le hard rock des maîtres de l’époque et le progressif que seul SB possède et maîtrise, parfois jusqu’à atteindre une once de perfection.
En résumé, l’auditeur notera une nouvelle fois une très bonne prestation des quatre compères. Il faudra sûrement quelques concerts pour confirmer cette impression de pureté et d’agressivité contenue. A noter que c’est l’une des premières fois dans l’ère post-Neal Morse que SB parvient à charmer les oreilles des néophytes et à se réconcilier avec les puristes avec des morceaux très homogènes et réellement cohérents. Affaire à suivre donc…