Et puis la pandémie planétaire est passée par là. Le combo a alors déclaré préparer 4 EPs baptisés "Post Human", liés comme il le précise aux crises actuelles sur le plan sanitaire, climatique et politique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier volet, "Post Human : Survival Horror", confirme le retour aux origines des musiciens.

‘Dear Diary’ renvoie l’auditeur instantanément une décennie en arrière, avec un gros riff de guitare, une batterie ultra-soutenue et un chant hurlé supra-violent. La rupture avec "Amo" est marquée, et la crainte d’enchaîner une deuxième bouillie auditive consécutive se dissipe. Le reste de l’album est tout de même moins explosif, mais quelques morceaux sortent malgré tout du lot. Le mystérieux ‘Parasite Eve’ semble être le bon compromis entre le son metal FM du groupe et la nouvelle orientation électro, grâce à un refrain de bonne facture. Le disque confirme son bon démarrage avec ‘Tears’, l’un des temps forts de l’EP, qui nous renvoie au Linkin Park d’antan, période "Hybrid Theory", délaissant quelque peu l’aspect électro le temps d’un morceau.

D’ailleurs, la patte de Linkin Park se retrouve assez souvent tout au long de cet EP, jusque dans le titre de l’interlude ‘Itch For The Cure (When We Will Be Free) ?’, qui renvoie au morceau ‘Cure For The Itch’, présent sur ce même "Hybrid Theory". Ce sont surtout les refrains très mélodiques sur fond de musique rock/metal FM qui donnent cette impression, comme sur le titre ‘Ludens’.

Au milieu de ce tableau encourageant, il y a ‘Kingslayer’, proposant un featuring avec Babymetal, et il faut dire que lorsque le chant hurlé donne naissance au chant trafiqué de la chanteuse japonaise, la surprise est totale. Plutôt désagréable malheureusement, mais au moins, le groupe innove et on ne pourra pas le lui reprocher.

Et puisque nous parlons de featurings, ceux-ci sont relativement nombreux. On note également l’apparition de Nova Twins sur le morceau ‘IXI’ ou bien la présence d’Amy Lee de Evanescence sur le titre final (retenez bien votre respiration) : ‘One Day The Only Butterflies Left Will Be In Your Chest As You March Towards Your Death’. Et il s’agit là de la dernière surprise de l’EP puisque le morceau offre une escapade apaisante après un disque puissant. La belle voix d’Amy Lee se meut dans des ambiances atmosphériques et légères alors que l’on s’attend à tout moment à ce que le titre explose… ce qui n’arrivera jamais ! Une belle parenthèse.

Ouf ! "Amo" est derrière nous, et le nouveau visage de ce BMTH relooké est déjà plus séduisant. Alors oui, les morceaux sont toujours très FM et très immédiats, et non, le groupe n'a rien inventé de bien nouveau, mais le niveau de composition a remis la barre un peu plus haut, et on ne peut que s’en réjouir. Attendons donc de voir la suite avec les 3 EPs suivants de la saga "Post Human" !