En début d’année, Hollywood Undead sortait le premier volet de "New Empire". Quelques mois plus tard, c’est au tour de la deuxième partie de paraître. La principale originalité provient du line-up où l’on retrouve une liste d’invités à rallonge qui officient tour à tour au chant, dont Jacoby Shaddix de Papa Roach ou encore Spencer Charnas de Ice Nine Kills.
"New Empire, Vol.1" souffrait déjà d’un manque d’originalité et de créativité chronique. Misant tout sur l’instantanéité, l’accent était particulièrement mis sur les refrains au détriment des couplets, souvent pauvres, voire inexistants. Mauvaise nouvelle : ce deuxième volume s’inscrit dans le même registre.
Il n’y a malheureusement pas grand-chose à sauver dans cet opus. Le premier titre, 'Medicate', bien que plutôt mélodique par rapport à d’autres morceaux de l’album, plonge la tête la première dans le cliché le plus total, avec un refrain que l’on croirait avoir entendu des milliers de fois. Idem pour ‘Coming Home’ qui nage lui aussi en plein dans le stéréotype du rock alternatif FM, mais qui a au moins l’avantage d’avoir un refrain qui s’écoute, bien que mièvre, ce qui n’est pas le cas de tous les titres.
Le premier volume avait pour lui l’avantage de présenter des refrains globalement soignés, mais sur ce point-là, ce deuxième volet semble encore pêcher sérieusement. Certains morceaux sont même inaudibles, malgré leur courte durée. Le single ‘Idol’ en est l’instigateur avec son dubstep rappé et atonal insupportable, où tout instrument organique paraît avoir déserté les lieux. Plus rock/metal, ‘Unholy’ ne semble qu’être une déferlante bruitiste surexploitée et sur-entendue, et il est difficile de prolonger l’écoute au-delà des soixante premières secondes.
Pour couronner le tout, que fait un groupe pour faire du remplissage ? Eh bien il remet tout simplement une chanson déjà sortie sur un autre album dans sa set-list en y accolant le terme "remix". Le groupe assène donc un dernier coup fatal à son manque d’originalité avec le remix de ‘Heart Of A Champion’, morceau qui est même sûrement le meilleur des dix, et qui rappelle par la même occasion que le premier volume de ce nouvel empire était quand même un ou deux crans au-dessus, même si le niveau était déjà décevant.
L’idée n’est pas non plus de tomber dans la critique assassine et meurtrière, alors essayons tout de même de pointer du doigt quelques points positifs : ‘Monsters’ tente de se faire une place avec un registre unique sur l’album, celui d’un rap mélodique et assez minimaliste, plus en retenue. ‘Ghost Out’ a le mérite de proposer un certain groove avec ses claviers synthétiques, même si le titre aurait gagné à décoller au fil des minutes. ‘Gonna Be OK’, typé Rage Against The Machine propose au moins un refrain correct, et on s’en contentera.
Mais ces quelques bribes d’éclaircies ne sauraient apporter une quantité de lumière suffisante sur le vide abyssal de cet album. Comme nous le saluions dans la chronique de la première partie de "New Empire", le groupe a fait le choix d’axer sa musique sur l’instantanéité, et c’est tout à son honneur. Mais celle-ci se fait souvent au détriment du bon goût et d’une certaine recherche musicale, absente du tableau. Le rock ou le metal ne sont plus qu’un support pour que le groupe déploie son rap/electro avec des ficelles très grosses et des combines entendues et réentendues, sans même générer de saveur particulière.
Comme c'était déjà le cas pour son prédécesseur, ce disque sera plus à même de trouver refuge chez les fans de rap et d’électro que chez les adorateurs de metal, les codes de la musique qu’ils affectionnent étant particulièrement absents.