31 ans ! C'est le temps écoulé entre le 1er album solo d'Alan White, et ce nouvel effort en-dehors de la galaxie yessienne. C'est dire si l'actualité de cette dernière est plutôt calme en ce moment, et cela permet à notre homme de trouver un peu de temps pour monter un projet loin des sphères progressives avec son ami multi-cartes Geoff Downes.
Entourés de trois inconnus dans notre univers habituel, les deux hommes nous livrent un album de rock carré (les mauvaises langues diront basique) fichtrement bien foutu : de la guitare rock, un batteur plus que comme il faut, et des harmonies vocales entêtantes.
"New Day" ouvre les hostilités avec son mid-tempo bien en place (difficile de faire autrement avec un tel batteur), ses chorus vocaux et instrumentaux efficaces qui feraient de cette pièce ... un bonus idéal au dernier album de Toto. "Beyond the Sea of Lies" continue dans la même veine, avec un accompagnement de claviers judicieux, la voix rauque de Kevin Currie venant couronner avec bonheur les instruments virtuoses.
Toto est toujours proche, et "Give Up Giving Up" confirme la tendance, avec un refrain tubesque chaloupé qui nous renvoie à la période "Africa". Tout cela est du très haut niveau.
Après une telle entrée en matière, le soufflé retombe quelque peu, et les plages suivantes s'avèrent plus quelconques, mais toujours de qualité.
A relever toutefois "Once for All" et ses différents soli de guitare et claviers, qui ne demandent qu'à être développés en concert, mais également "Waterhole" qui clôture les hostilités en beauté.
Servi par une section rythmique sans faille (chapeau bas M. White), cet album manque quelque peu d'inspiration sur la durée, mais propose un potentiel de titres rock idéaux pour un rendu scénique, derrière lesquels l'énergie contenue pour cause de travail en studio ne demande qu'à éclater en live.
A conseiller notamment à tous les fans de Toto.