“Four”, en Français “4” est le quatrième album du groupe luxembourgeois No Name, ainsi nommé parce qu’il ne s’était pas trouvé de nom de scène juste avant leur premier concert.
Il faut faire écouter “4” aux auditeurs confinés dans le rock, la pop ou l’AOR de base pour leur faire découvrir le prog (ici, nettement typé néo-prog). No Name a parfaitement assimilé les leçons de ses glorieux aînés, Pendragon et Marillion en tête, et nous livre un produit très bien ficelé et tout de suite accessible pour les oreilles standardisées.
Trois morceaux affichent une belle ambition : le premier titre d’abord, avec ses développements mélodiques simples et amples, soutenus par des harmoniques fort agréables (Pendragon ou Satellite - like), The Curse réussit à accrocher l’auditeur dès les premières mesures. Quelques répétitions dans ce titre, mais vraiment rien de rédhibitoire.
Recollection of Dreams avec près de 17 minutes en milieu d’album souffre de deux défauts mineurs : un final mielleux et, plus délicat à expliquer, une difficulté à calmer la densité musicale : 12 minutes sans laisser souffler l’auditeur, même quand il ne s’agit pas (et de loin !) de hard métal, c’est un peu intense pour ne pas être tenté de décrocher, même sur un titre de qualité et plein d’idées comme c’est le cas ici (j’ai le même problème d’écoute sur Not of this World de Pendragon, trop touffu à mon goût bien que d’excellentissime facture).
Mon titre préféré est plutôt Visions, plus ramassé et fort bien fichu, avec des clins d’œil vers Arena et un très chouette solo de guitare en milieu de morceau.
Les trois titres courts qui complètent l’album sont plus convenus, mais tous agréables à écouter : le groupe a le sens de la mélodie qui fait mouche, du solo sympa aux claviers (Thoughts Pay no Toll) ou à la guitare (Promises).
Petit bémol tout de même : pour les habitués du monde Prog, “4” n’apparaîtra pas comme débordant d’originalité. No Name a mis huit années pour mûrir cet opus, et l’auditeur s’amusera à retrouver tous les groupes qui ont nourri cette réflexion, de Clepsydra à IQ ou Camel, et à comparer à d'autres ensembles de même facture, mais plus typés, comme Aether ou Strangefish. Nous avons quand même un ici résultat fort sympathique, mais manquant encore peut être de signature propre.