ROB MORATTI: Paragon (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Rob Moratti, c’est la voix de Final Frontiers, groupe canadien de hard FM auteur de quatre albums entre 2002 et 2006, mais également celle de Saga pour le temps du seul opus The Human Condition (2009) où il avait remplacé Michael Sadler. "Paragon" est son cinquième opus solo, il survient un an après un "Renaissance" qui glana quelques lauriers émanant du milieu de l’AOR.

C’est un quatuor qui est aux manettes ici, et il s’agit de la même équipe que celle à l’œuvre l’an passé. Tony Franklin - l’ex-bassiste de The Firm, convié chez Whitesnake pour sa tournée mondiale en 1997 - est notamment toujours aux côtés de Moratti, tout comme l’excellent guitariste Torben Enevoldsen épaulé ici par deux pointures. Ne pas les citer serait mésestimer leur notoriété, leur talent et leur apport, puisqu’il s’agit, ni plus ni moins, de Joel Hoekstra et de Ian Chrichton - les guitaristes actuels de Whitesnake et de Saga. Bonne pioche n’est-il pas ?

Rob Moratti sait ce que mélodie veut dire. Ainsi, il ne s’est pas trompé en s’appuyant, pour les compositions de cet album, sur les valeurs sures que sont Pete Alpenborg (le clavier d’Arctic Rain), que peuvent remercier, entre autres, Revolution Saints, House Of Lords et Sunstorm, mais également Felix Borg qui a travaillé avec Art Nation. Autant dire que les hits, sur ce "Paragon", paradent en file indienne tels les sept nains se rendant à la mine. Moratti ne rechignant pas sur l’effort, ce sont douze perles qui parent cet album.

Divers qualificatifs viennent à l’esprit à l’écoute de l'œuvre : passionné (l’implication de Moratti est marquante), rafraichissant (il envoie de bonnes ondes), harmonieux et mélodieux, voire hyper-mélodieux. Cette œuvre cousue main nous renvoie clairement à Journey et à Shy. Elle est parsemée de guitares ciselées et de claviers opportuns (merci Monsieur Enevoldsen), mais également de chœurs porteurs. Quant à la voix de Moratti, si particulière, elle est impeccablement adaptée au genre musical affiché et à ses velléités : accrocher instantanément l’auditoire, capter son attention et ne plus la lâcher.

Au vu de la belle qualité linéaire des morceaux, de la structure commune de leur conception et de leur typologie mélodique, il serait fastidieux et inopérant de tous les évoquer. Notons alors simplement ici quelques high tracks, comme le mid-tempo 'All I’m Living For', 'Alone Anymore' qui exhale Shy à plein nez et les plus rythmiquement appuyés 'Bullet Proof Alibi' et 'Rise Above', sans oublier la ballade 'Where Do We Go From Here' qui nous rappelle aux bons souvenirs de Reo Speedwagon.

L’impression de déjà entendu vous titillera certainement les neurones à l’écoute de ce mélange intemporel de hard rock et d’AOR, mais si vous êtes amateur du style, vous succomberez assurément. Voilà bien, sans aucun doute, un des opus ténors de hard FM de cette année 2020.

ROB MORATTI

PARAGON

AOR HEAVEN

A.O.R.