Lords Of
Black est né en 2014 sous l'impulsion de Tony Hernando, Espagnol et
guitariste de son état. Le taquineur de manche avait eu le nez fin
lorsqu'il choisit alors de s'associer avec le désormais fameux
Ronnie Romero. Ce Chilien, petit protégé de Blackmore depuis que le
légendaire guitar-hero lui a confié le micro sur les tournées
de Rainbow en 2015, a été en effet, en grande partie, l'attraction
de ce nouveau combo. Il a ainsi largement contribué au lancement de
Lords Of Black, qui sort aujourd'hui son quatrième album dénommé "Alchemy Of Souls, Pt. I".
Hernando a
pourtant failli perdre la poule aux œufs d'or lorsqu'il a vu le
frontman s'éloigner du groupe durant deux ans suite à la mise en
boite d'"Icons Of The New Days", dernier effort en date du combo.
Romero se considérant lui-même comme un chanteur de session, il est
en effet fort occupé par ses projets parallèles qui le conduisent,
outre Rainbow, à fréquenter d'autres formations comme The Ferrymen,
CoreLeoni et Vandenberg. Mais, immédiatement convaincu par les
nouvelles compositions de l'Espagnol, le ténor est reparti dans
l'aventure.
La
présence de Romero sur ce nouvel opus est une excellente nouvelle.
Considéré par Blackmore comme un croisement entre Dio et Freddy
Mercury, le Chilien est juste monumental sur cette œuvre. Cependant,
Lords Of Black puise également son succès dans le talent indéniable
de son géniteur. Hernando est ici omniprésent. Qu'il faille
défourailler des rythmiques à assommer un bœuf transgénique ou
sortir des soli dignes de Malmsteen, il apporte ses pierres à
l'édifice. Jo Nuñez (ex-Firewind, Kamelot), le nouveau et
talentueux batteur, se démène quant à lui comme un forcené et
apporte son lot de puissance à l'ensemble.
Etiquetter
Lords Of Black ne tombe pas sous le sens. En effet, on retrouve dans
les structures développées des appartenances à plusieurs
obédiences musicales. Heavy metal, power metal, metal mélodique,
et même quelques mouvements progressifs. Aussi, apparaissent ici et
là des ressemblances avec des groupes tels que Masterplan, Savatage, Dio
et Rainbow, Malmsteen, Queensrÿche, Vanden Plas et même Dream
Theater.
Les
titres phares sont légion et variés. 'Dying To Live Again', son
démarrage fulgurant et son thème à la guitare entraînant, nous
ramène aux productions de Magnus Karlsson, 'Into The Black' flirte,
dans ses riffs d'attaque, avec Judas Priest et avec Malmsteen sur son
solo destructeur. 'Delivrance Lost' et ses nombreux changements de
rythme évoque quant à lui Angra. Peuvent également être cités le
lourd et progressif 'Brightest Star' qui fait du pied à Queenrÿche et
à Metallica, et 'Shadows Kill Twice', notable pour son break empli de
riffs telluriques et de soli mélodieux, qui, lors de son entrée en
matière au piano, exhale Savatage à plein nez. Gardons le meilleur
pour la fin en évoquant le titre éponyme, pièce de dix minutes dont la longue partie centrale tonitruante nous transporte chez
Vanden Plas et Dream Theater.
Lords
Of Black nous propose indéniablement ici son meilleur album. "Alchemy Of Souls, Pt. I" ravira tous les amateurs des styles et combos
précités. Espérons que cette Pt. 1 connaitra une suite tout aussi
engageante. Mais en attendant, profitons de ce sacré bon disque qui
dévoilera ses nombreux atours tout au long des écoutes addictives
que le produit vous conduira à répéter.