ARTISTE:

STEVE HACKETT

(ROYAUME UNI)
TITRE:

UNDER A MEDITERRANEAN SKY

(2021)
LABEL:

INSIDEOUT MUSIC

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Acoustique, Concept-album, Instrumental, Symphonique
"Avec son orientation très classique, le "Under a Mediterranean Sky" de Steve Hackett va diviser : maîtrise de la guitare acoustique sur fond orchestral ou pensum trop académique ?"
ABADDON (05.01.2021)  
3/5
(2) Avis des lecteurs (3) commentaire(s)

Steve Hackett, épisode 27 ! On ne présente plus le guitariste devenu mythique, gardien du temple génésien, dont les productions depuis plus de 40 ans font preuve d’un éclectisme évident : progressif (l’inaugural "Voyage of The Acolyte"), pop ("Cured"), ou classique... L’utilisation de la guitare acoustique a toujours pris une place importante dans ces univers, puisque dès "Foxtrot" en 1972 Steve livrait un ‘Horizons’ inspiré de Bach, et qu’il adore insérer des intros acoustiques dans ses morceaux, à l’image de ‘Blood on The Rooftops’ dans "Wind and Wuthering", ou de nombreux titres réinterprétés dans les "Genesis Revisited".

En cette fin 2020, c’est carrément le territoire symphonique qu’il occupe. Ce n’est pas une première ( il l’avait déjà fait avec "Momentum" en 1988 et "A Midsummer Night’s Dream" en 1997), mais ici il s’agit d’un carnet inspiré d’un voyage autour de la Méditerranée (d’où le titre "Under a Mediterranean Sky") : Malte, Croatie, Égypte, France, Grèce, Italie, Perse ou Espagne sont ainsi évoqués, en autant de vignettes où la guitare acoustique règne en maîtresse. Les apports world, bien présents habituellement dans la panoplie hackettienne, se limitent à un apport de duduk et de tar dans ‘The Dervish and The Djin’. Les orchestrations, très symphoniques, ont été confiées à Roger King, claviériste et complice de longue date de Steve.

L’ambiance est donc des plus "classiques", voire "classicisante". Forcément, ce parti-pris va diviser. Les amateurs de la façon prog que Steve a déployée depuis "Please Don’t Touch" notamment, en faisant télescoper avec talent les ambiances inquiétantes et une guitare planante, auront du mal à se sentir à l’aise dans cet environnement plus engoncé. Au café du Commerce, là où bien avant les réseaux sociaux se font et se défont les réputations, les conversations vont bon train...

Au fond de la salle, Domenico Corto, mots croisés et tisane, apprécie : "Certes l’idée n’est pas neuve - les poètes ou les musiciens l’ont souvent employée -, mais Hackett est inspiré et fait valoir sa remarquable technique : un toucher d’une rare précision et une rigueur impeccable dans l’interprétation. L’ouverture de ‘Mdina’ ou ‘Casa del Fauno’ ne manquent pas d’ampleur et l’apport des percussions dans ‘Sirocco’, ou du violon sur 'The Memory of Myth' donnent un supplément d’âme tout à fait bienvenu. Un joli journal de bord, sorte de déambulation impressionniste, avec de belles oppositions entre moments calmes et amplitude orchestrale."

Accoudé au comptoir, Guillaume Pichon, canette à la main, est d’un tout autre avis : "C’est chiant ! J’ai écouté parce que c’est Steve Hackett, mais qu’est-ce que c’est scolaire ! Surtout quand la guitare est seule ! ‘Adriatic Blue’, ‘Lorato’, ‘Joie de Vivre’, avec en prime une sonate de Scarlatti, pfff... Déjà que dans les "Genesis Revisited" je saute toutes les intros guitare tellement je m’ennuie, là c’est roupillon assuré au bout de 5 minutes ! Heureusement que la touche « avance rapide » existe ! Non, j’exagère un peu, mais vrai, il n’y a que ‘The Dervish and The Djin’ et peut-être ‘Sirocco’ qui m’ont fait ouvrir un œil : là au moins il y a un peu du Hackett qu’on aime, moins pépère, plus contrasté, plus... ouais, c’est ça : le reste, c’est trop classicos, trop maîtrisé, ça provoque rien chez moi."

Deux avis résolument opposés qui résument les sentiments qui découlent de l’écoute d’ "Under a Mediterranean Sky". Chacun se fera donc une idée très personnelle en recevant ce témoignage d’un artiste qui n’a pas fini d’arpenter le monde de la guitare.


Plus d'information sur http://www.hackettsongs.com/





LISTE DES PISTES:
01. Mdina - The Walled City
02. Adriatic Blue
03. Sirocco
04. Joie De Vivre
05. The Memory Of Myth
06. Scarlatti Sonata
07. Casa Del Fauno
08. The Dervish And The Djin
09. Lorato
10. Andalusian Heart
11. The Call Of The Sea

FORMATION:
Roger King: Claviers
Steve Hackett: Chant / Guitares / Charango, Oud
John Hackett: Invité / Flûte
Arsen Petrosyan: Invité / Duduk
Christine Townsend: Invité / Violon
Malik Mansurov: Invité / Tar
Rob Townsend: Invité / Saxophone, Flûte
Theo Cheng: Guitares / Invité
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
REALMEAN
24/10/2021
  0 0  
2/5
Cet album est coincé entre le duo de guitare classique, j'ai nommé "Bay of Kings" et "Momentum", et celui des partitions plus symphoniques de "Metamorpheus" et "A Midsummer Night's Dream".
Une synthèse de l'inspiration classique de Steve ? Pourquoi pas, mais si les contenus de "Bay of Kings" et "Momentum" n'avaient rien de véritablement indivisible, les deux autres proposaient une démarche autrement plus conceptuelle. Ce qui n'est pas le cas de "Under a Mediterranean Sky", qui enchaîne des morceaux assez convenus dans le style, sans liant et aux intonations mélodiques beaucoup moins intéressantes.
Pourquoi faire moins bien que ce qui a déjà été fait sous les mêmes auspices, près d'un quart de siècle après "A Midsummer Night's Dream", et plus de 15 années après "Metamorpheus" ?
Le mystère fait sans doute partie de l'aura de Steve à qui il faut reconnaître cette indéfectible passion pour les atours world et classique, dont sa musique semble ne pouvoir se passer, comme on ne peut se passer de l'oxygène dans l'air que nous respirons.

CORTO1809
05/01/2021
  0 0  
1/5
Je me demande bien à qui s'adresse ce "Under a Mediterranean Sky". Pas aux fans de Genesis, qui ne trouveront rien ici des mélodies complexes et des envolées théâtrales qui ont fait les belles heures du groupe. Pas aux amateurs de rock tout court, il n'y a rien de rock dans ce disque. Pas aux amateurs de musique classique non plus, car les compositions n'ont ni la richesse ni la complexité qui font l'intérêt de ce style musical pour prétendre à être associées à la musique classique. Aux inconditionnels de la guitare, alors ? Peut-être, si l'on est un mordu de la technique et que l'on accorde peu d'attention au fond musical.

Avec son nouvel album, Steve Hackett s'est bel et bien pris les pieds dans ses velléités classiques. Beaucoup trop académique, voire prétentieux, ce disque n'inspire qu'un profond ennui.

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(3) COMMENTAIRE(S)    
 
 
SUPERARTISAN
26/01/2021
 
1
1
Gros plouc que je suis je ne connaissais pas Hackett, découvert fortuitement en brassant les nouveautés sorties de chez Qobuz.
Je suis personnellement assez séduit par la partition de cet album. Au premier abord surpris par l'incursion de la guitare (je rappelle que je suis un novice de chez Hackett, donc je n'imaginais pas retrouver un pareil instrument alors que le fond sonore s'annonçait symphonique). Mais je dois dire que la symbiose entre les deux lignes mélodiques fonctionne bien. L'écriture est tout sauf verticale, on est loin de la battle entre orchestre et soliste (comme l'opus orchestral de Colt Silvers, ma référence dans le loupé astral) on a vraiment une belle homogénéité.
Par contre je suis bien moins convaincu par la qualité de la prise de son et le rendu des samples. Il semblerait que des vrais instruments aient servis à l'enregistrement de ce disque, mes oreilles me disent le contraire. L'orchestre est juste dégueulasse de chez dégueulasse, le rendu synthétique est juste immonde, les timbales quoi, nan je peux pas cautionner ça. Je suis très sensible au fond musical et là c'est de la vraie boucherie. Et la guitare franchement, c'est sale comme prise de son, c'est pas propre, la moitié des notes sont mal appuyées comme s'il avait pas assez bossé sa partoche.
C'est dommage car ce genres d'album un peu concept je suis extrêmement friand, mais là la qualité d'exécution rend la galette inaudible. J'ai enchainés plusieurs écoutes pour ne rien louper mais je ne suis pas sur que je parviendrai à relancer le disque.
Vraiment dommage de s'être pris le pied dans le tapis, je sais bien qu'un vrai orchestre ça coute bonbon, mais là produire un torchon pareil c'est vraiment jeter l'argent par la fenêtre. Je ne peux qu'encourager un album live avec un ensemble digne de ce nom. Et une belle prise de son!
NEWF
05/01/2021
  0
Un album dans la lignée de "Metamorpheus" paru en 2005, en plus joyeux mais en moins inspiré. Entre musique classique et musique de film, la torpeur s’installe lentement mais sûrement. Impossible toutefois de reprocher à Steve Hackett de donner une fois encore dans le classique, c’est sa principale influence depuis toujours, bien plus que le rock. Cet album ne demande qu’à être joué live avec un vrai orchestre qui lui donnera toute son ampleur, ce qui n’est pas le cas ici puisque toutes les orchestrations sont numériques (confinement et moyens financiers obligent sans doute). Mais il n’en demeure pas moins qu’avec une guitare classique dans les mains, Steve n’a rien à envier aux meilleurs du genre.
TONYB
05/01/2021
  0
Belle chronique : et mon point de vue rejoint celui de Guillaume Pichon. C'est chiant au possible.
Les passages les plus intéressants sont ceux où il n'y a plus de guitare. On profite alors pleinement des orchestrations et des sonorités World. Mais dès que la guitare classique de Steve Hackett se remet en marche, l'ennui s'installe.
Encore une fois, messieurs les musiciens rock, faites-donc ce que vous maîtrisez le mieux : du rock. Et laissez la musique classique à ceux qui en ont fait sa gloire.
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LECTEURS:
2/5 (1 avis)
STAFF:
2.3/5 (7 avis)
MA NOTE :
 
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