PLINI: Impulse Voices (METAL PROGRESSIF,-) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Depuis plusieurs années déjà, Plini s’affirme comme le futur de la guitare instrumentale. Petit à petit, l’Australien a mis tout le monde d’accord et notamment le grand Steve Vai qui l’a repéré dès son premier album en 2016, "Handmate Cities", et qui l’a invité en 2019 comme intervenant à la Vai Academy aux côtés de Joe Satriani et Devin Townsend, rien que ça. Depuis la sortie de l’excellent EP "Sunhead", nous attendions avec impatience que le futur de la guitare devienne son présent. C’est chose faite avec la sortie du deuxième album du prodige de Sydney, "Impulse Voices", qui s’impose comme la synthèse parfaite de la tradition et de la modernité.

Alors que d’autres guitaristes passent une vie à chercher l’identité de leur musique et à trouver le juste équilibre entre technique et musicalité, Plini, lui, a son propre style depuis le début, un style immédiatement reconnaissable qui en fait bien plus qu’un guitariste. L’Australien a beau maîtriser toutes les techniques avancées du shred, il est d’abord et avant tout un musicien. Tout son talent peut être résumé en une formule : rendre accessibles et mélodieuses des partitions complexes.

"Impulse Voices" fait partie de ces albums rares qui peuvent s’écouter en boucle avec un plaisir décuplé à chaque fois. Tous les ingrédients de la musique de Plini sont concentrés dans ces neuf morceaux d’une classe folle : des rythmiques djent (‘I’ll Tell You Someday’), des structures progressives (‘The Glass Bead Game’), un toucher de guitare d’une impressionnante musicalité souvent proche de Satriani (‘Pan’) et une recherche mélodique constante empruntée au jazz (‘Papelillo’ et son hommage subtil à John Coltrane).

Bien plus qu’un album de guitare instrumentale, "Impulse Voices" est une véritable œuvre musicale dont chaque partie est orchestrée pour créer des ambiances aériennes et délicates (‘Perfume’) basées sur une recherche mélodique précise. D’ailleurs la guitare de Plini cède souvent la place à d’autres instruments : les claviers (‘Last Call’), le piano (‘Ona_1154’), la harpe (‘The Glass Bead Game’), le saxophone (le magnifique ‘Pan’). En bon chef d’orchestre de sa propre musique, Plini parvient, à la manière d’un Devin Townsend (‘Impulse Voices’) à rendre fluides et cohérentes les compositions les plus élaborées (‘The Glass Bead Game’).

"Impulse Voices" est un album de grande classe. Subtil et délicat, il réussit l’exploit d’être aussi technique que chaleureux grâce à une recherche mélodique constante. Avec sa personnalité singulière et son fabuleux talent de compositeur, Plini réinvente le jazz-rock et s’impose comme le guitariste le plus doué de sa génération.

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