ANNEKE VAN GIERSBERGEN: The Darkest Skies Are The Brightest (POP) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Anneke Van Giersbergen est une des artistes les plus impliquées du rock-metal actuel de par la diversité et la qualité de ses projets personnels tout aussi bien que par l’aura de la muse qu’elle incarne chez certains des plus talentueux compositeurs de la sphère progressive (Devin Townsend, Arjen Lucassen, Danny Cavanagh). Le fort investissement consenti sur son dernier projet VUUR et les vicissitudes de la vie amoureuse ont fait ressentir à la belle Hollandaise le besoin profond de composer pour elle seule pour une sixième fois.

L’essentiel de l’album est dit dans son titre "The Darkest Skies Are The Brightest". Sur une instrumentation sobre faite de guitares acoustiques, de simples percussions et de quelques arrangements (le violon de ‘Agape’ et klezmer de ‘My Promise’, la trompette de ‘Hurricane’) se développe toute une gamme d’émotions faisant écho aux tiraillements clairs-obscurs de l’état de l’âme. Cela va de la légèreté presque dansante (‘Survive’, ‘Hurricane’) à la profonde humeur mélancolique (‘The End’ et ‘Losing’ You’) en passant par des ambiances plus ambiguës de timide euphorie dans des mid-tempi de pop moderne (‘Survive’, ‘Agape’, ‘The Soul Knows’) et de folk d’inspiration américaine (‘Lo And Behold’), world music (‘Keep It Simple’) ou médiévale (‘I Saw A Car’).

Anneke guide avec douceur l’auditeur dans les méandres des émotions parfois contradictoires, souvent viscérales qui sont en jeu dans les moments de douleur. Sa grâce vocale est un enchantement qui sait être un réconfort (les murmures de ‘The End’, le fredonnement de ‘Love You Like I Love You’) aussi bien qu’un rayonnement élégiaque (le lyrisme de ‘Lo And Beyond’). Mais c’est surtout avec un esprit de générosité que la belle Hollandaise pose sa voix, avec bienveillance et une volonté de partager ses émotions (‘Love You Like I Love You’) dans une sorte de communion (‘Agape’) qui passe par de nombreux chœurs proches des chorales (‘Lo And Behold’, ‘Survive’) et même du gospel (‘Keep It Simple’).

Si ce sont des sentiments nocturnes qui ont inspiré la composition de ces morceaux, Anneke Van Giersbergen ne se laisse jamais enfermer dans les ténèbres intérieures et délivre un album intimiste et cathartique certes traversé de mélancolie mais bercé d’un esprit positif. Écouter la voix si pénétrante d’Anneke est un ravissement en soi, mais quand l’écrin est de cette qualité mélodique on ne peut que tomber sous le charme.

ANNEKE VAN GIERSBERGEN

THE DARKEST SKIES ARE THE BRIGHTEST

INSIDEOUT MUSIC

POP