Voilà un moment que nous n’avions pas évoqué la Suisse en matière de hard rock. Et voilà la première fois que nous évoquons les Helvètes de Black Diamonds en ces pages. Pourtant le combo a déjà semé derrière lui trois albums depuis sa formation en 2004. Nostra culpa. Tâchons de nous rattraper en auscultant ce "No-Tell Hotel" avec sa pochette évoquant le Sunset Strip, cette section emblématique du Sunset Boulevard de Los Angeles, lieu festif et haut en couleurs par excellence.
Black Diamonds est un quartet formé par son chanteur-guitariste Michael Kehl. Nostalgiques d’une décennie où ils étaient à peine nés, nos amis suisses vouent un culte évident à Mötley Crüe et à Ratt, mais également à Bon Jovi. Accompagnés d’un nouveau guitariste ils proposent avec ce quatrième opus une production mélangeant ces influences. Elle vogue sous la bannière d’un hard rock mélodique entre sleaze et glam, protéiné à la bonne humeur, et sur laquelle les ombres de Crazy Lixx, de Reckless Love et de Crashdiet planent sans honte. La dégaine des protagonistes, les paroles de leurs chansons, leurs délires sur les vidéos qui fleurissent sur le Net affichent la couleur : pour vivre heureux vivons festif ! Alors, disons-le tout net, l’œuvre ne déborde pas d’une complexité foisonnante.
A contrario, "No-Tell Hotel" brille d’une énergie communicative et filerait la danse de Saint-Guy à une famille d’aïs d’Amérique tropicale. La verve avec laquelle les Suisses balancent leurs partitions fait vraiment plaisir à entendre, renforcée qu’elle est par les hymnes à l’amour, à la boisson et à la fiesta qui y sont déployés. Artistiquement, aucune prise de tête conceptuelle ici, les structures des morceaux sont simples, courtes, mais punchy en diable.
Pour citer quelques-unes de ces petites bombes à confettis, commençons par évoquer le titre éponyme qui démarre par un clin d’œil à 'You Really Got Me' des Kinks et fait péter d’emblée les compteurs avec ses envolées mélodieuses guère éloignées de Def Leppard. Marqué par les démonstrations façon twins guitares des préposés aux manches, le morceau annonce immédiatement la couleur. 'Evil Twin' ramène quant à lui à Hardcore Superstar et propose un refrain qui pourra mettre le feu aux fosses des concerts (un jour que nous espérons prochain), et 'Lonesome Road', acoustique puis électrique, lorgne quant à lui du côté de Cinderella, Tesla et Def Leppard. Il est permis de mettre également en avant 'Forever Wild', envoyant tout valser à grand renfort de batterie et de six-cordes bondissantes, ainsi que la jolie ballade 'Anytime'. Citons pour finir 'My Fate' qui nous ramène au temps béni des 80’s et que Bon Jovi aurait pu signer lorsque l’énergie lui était encore familière, et 'Reaching For The Stars', véritable concentré de bulles de champagne.
Si vous avez un coup de blues, n’hésitez surtout pas, mettez sur votre platine ce disque empli d’un positivisme à toutes épreuves. Si vous êtes, en plus, amateur du genre et des groupes précités, vous allez trouver là votre opus du premier semestre. Black Diamonds mérite, avec ce "No-Tell Hotel", le trophée du combo le plus jovial du moment !