Non, Saris n’est pas l’acronyme d’un nouvel avatar d’un coronavirus, mais le nom d’un groupe allemand fort ancien puisque fondé en 1981. La formation a subi moult changements dans sa composition et le guitariste Derk Akkerman est à présent, à la sortie de "Beyond The Rainbow", le seul membre d’origine. Sous sa forme actuelle, Saris évolue avec un trio basse/batterie/guitare + claviers, plus un duo de chanteurs "une voix masculine puissante et polyvalente et une chanteuse pleine d'âme. Ceci, combiné avec un chœur symphonique, harmonise et personnalise ces chants" (dixit le label).
Côté style musical, Saris est à la croisée de plusieurs genres : l’entame de l’opener ‘Avalon’ penche vers le hard rock mélodique mais se teinte également de symphonisme avec des refrains copieusement choraux et des claviers néo aux forts effluves 80’s. Si le groupe revendique une étiquette progressive, elle ne se manifeste que timidement dans quelques ponts musicaux.
En réalité, Saris ne démontre guère d’originalité : hormis l’ouverture de ‘New World’, la voix féminine est reléguée aux chœurs qui envahissent systématiquement les refrains. Les paroles ne sont pas d’une profondeur incitant à la réflexion (euphémisme : cf. ‘Away From You’) et la subtilité n’est pas dans le vocabulaire des arrangements : soli de guitare tous de même facture très standard, batterie pesante, basse monocorde et claviers en nappes engluant constamment l’espace sonore, avec en point d’orgue le morceau-titre qui se voudrait épique mais ne parvient qu’au pataud.
L’univers sonore se résume ainsi toujours au même style, ce qui devient longuet sur la durée de l’album.
En définitive, terminer "Beyond The Rainbow ", c’est comme sortir d’un repas trop riche : si les ingrédients sont corrects (qui refuserait a priori une rasade de hard rock mélo ?), la cuisine est trop pesante et la digestion s’avère délicate. A la fin de la dégustation, le consommateur hésite à se resservir...