The Progressive Souls Collective n’est pas un groupe mais un projet, celui du guitariste allemand Florian Zepf, qui en 2017 décida de s’atteler à la composition d’un album de metal progressif, "Sonic Birth". Nul ne sait d’où il tient son carnet d’adresses mais force est de constater qu’il a réuni un casting impressionnant pour se donner les moyens de ses ambitions : Aquiles Priester (ex-Angra) à la batterie, Derek Sherinian (Sons Of Apollo, ex-Dream Theater) aux claviers, Conner Green (Haken) à la basse, Kevin Moore (ex-Dream Theater) à la programmation, Vladimir Lalic (Organized Chaos) au chant. On n’est donc pas loin du super groupe, même si le terme collectif est de fait plus approprié pour qualifier The Progressive Souls Collective.
En effet, l’album a beau être très bien produit (voire même surproduit par moments, eu égard à la densité sonore de certaines pistes), il manque souvent d’esprit de groupe pour pouvoir emporter l’adhésion. Et forcément la musique s’en ressent. Notamment à cause des claviers de Derek Sherinian qui envahissent tous les morceaux au point de noyer certaines parties de guitare et de basse sous un déluge d’effets de style en tous genres. C’est d’ailleurs la principale marque de fabrique de "Sonic Birth" : des riffs au service des claviers. Ça donne lieu à des réussites indéniables (‘Hurt’ et sa rythmique presque djent) et à des ratages, comme l’epic ‘Destiny Inc’ qui a bien du mal à nous tenir en haleine pendant 15 minutes tant son côté fouillis expérimental manque d’intérêt.
Pourtant The Progressive Souls Collective tente des choses intéressantes et assez originales en matière de metal progressif, notamment en utilisant des instruments rarement présents dans ce genre musical, comme l’harmonica (‘Metature’) et les percussions (‘Killing True Beliefs’) assurées par Louis Conte, le percussionniste de Phil Collins. Mais à trop vouloir miser sur l’éclectisme, le collectif en vient à perdre l’auditeur en route avec des titres comme ‘You And Me Alone’, ballade plus inspirée d’un vieil album de Clanad que des codes du metal prog.
Et puis il y a le chant suraigu de Vladimir Lalic. Même si la sensibilité à une voix reste par nature subjective, ses prouesses vocales flirtent souvent avec la limite du supportable tant le chanteur pousse dans ses ultimes retranchements sa performance de contre-ténor (‘Fractional Emotion’, ‘A Formula For Happiness’).
"Sonic Birth" est donc un album plutôt étrange, ne sachant pas choisir entre metal progressif classique et expérimentations hasardeuses et manquant bien souvent de cohésion, aussi bien entre les titres qu’entre les musiciens. C’est dommage mais en musique comme dans le sport, une réunion de pointures ne suffit pas à faire un collectif.