FREAKS AND CLOWNS: Justice Elite (HEAVY METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Avec neuf albums en 17 ans, dont le dernier "Worship Or Die" date de 2019, on ne peut pas dire qu'Astral Doors soit un groupe qui chôme. Pourtant, ce rythme soutenu ne semble pas être suffisant pour la plupart de ses membres. Ainsi, nous avons pu voir le guitariste Joachim Nordlund se lancer dans une aventure hard mélodique avec son groupe Dreams Of Avalon. De son côté, le batteur Johan Lindstedt a formé Freaks And Clowns avec le chanteur Christer Wahlgren, un ami de longue date. Pour ce projet parallèle, il a également débauché ses compères Mats Gesar (guitare) et Ulf Langerström (basse), la formation étant complétée par le guitariste Mathias Henrysson (Chainwreck). Un an pile-poil après un premier album éponyme paru en octobre 2019, le quintet suédois dégaine un "Justice Elite" qui semble vouloir creuser le sillon tracé par son prédécesseur.

Pour ceux qui auraient manqué le premier épisode des aventures des clowns tueurs, Freaks And Clowns œuvre dans un heavy metal intégrant de nombreux éléments d'un power metal moderne et flirtant parfois avec les frontières du thrash. Le tout est porté par la voix haut perchée de Christer Wahlgren qui n'est pas sans rappeler celles d'un Udo Dirkschneider (U.D.O., ex-Accept) ou d'un King Diamond. Le quintet est en colère et il se fait revendicatif, appelant à l'union des peuples métalliques pour lancer la révolte. Pour cela, il s'appuie sur une paire rythmique percutante et un duo de guitaristes cinglants et véloces pour soutenir son chanteur hurleur. Dès le titre éponyme qui ouvre les hostilités, la formule consiste à balancer un refrain accrocheur et se voulant fédérateur, en tranchant dans le vif avec des riffs qui tronçonnent tout ce qui passe. Plus lourd et brutal, 'Man With The Power' continue de tout piétiner sur sa route en glissant quelques touches aux reflets d'Avatar dans sa recette.

Les refrains catchy s'enchaînent et seul le dosage entre hard rock et metal varie légèrement, finissant par laisser une impression d'unicité qui contrecarre la volonté évidente de multiplier les hymnes fédérateurs. Chaque titre possède les éléments intrinsèques pour atteindre ce but, mais leur multiplication manque trop de nuances pour qu'il soit possible de les intégrer. Seul 'The End Song' sort de ce format avec une approche plus épique et envoûtante aux effluves du '18 & Life' de Skid Row. Pourtant, il est difficile de ne pas se laisser emporter par les refrains de 'Welcome To The Freakshow', 'Guardian Angels', 'One For All – All For One' ou 'I Am The One Or The Victim', mais la multiplication des accroches finit par sembler mal maîtrisée et perd ainsi de son efficacité. Peut-être qu'en limitant le nombre de titres, Freaks And Clowns y aurait gagné en précision, 'I'm Alive', 'Flames Of Fury' ou 'More Than Meets The Eye' étant un peu noyés dans la masse.

En tentant à tout prix de multiplier les hymnes fédérateurs, les Suédois ont oublié d'apporter un peu de nuance à cet opus qui aurait probablement mérité un peu plus de temps pour être bouclé. A l'image de son chanteur, Freaks And Clowns devrait apporter plus de variété dans l'approche de ses titres dont les bases sont néanmoins solides et permettront sans aucun doute à certains d'agiter leurs poings vers le ciel tout en remuant leurs tignasses.

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