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"Ce "Metal Opera by Magnus Karlsson" est moins convaincant que ce à quoi nous pouvions nous attendre, ce malgré la présence d'un orchestre classique et de sept chanteuses métalliques."
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3/5
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Moins d’un an après l’excellent "We Are The Night" (Free Fall), Magnus Karlsson revient nous rendre une petite visite. Cette fois, le prolifique guitariste et compositeur suédois (Primal Fear, The Ferrymen, Allen/Lande, Last Tribe) s’essaye au metal-opéra avec un combo dénommé "Heart Healer".
Accompagné d’un orchestre composé d’une violoncelliste, d’une violoniste et d’un batteur, se chargeant lui-même des travaux de guitare/basse et des claviers, il a confié les partitions vocales à sept chanteuses issues du monde du hard rock.
En l’honneur de cette originalité (et de ces dames), chacune interprétant un personnage, présentons-les : Adrienne Cowan (Seven Spires, Masters of Ceremony), Ailyn Gimenez (Her Chariot Awaits, ex-Sirenia), Youmna Jreissati (Ostura), Netta Laurenne (Smackbound), Noora Louhimo (Battle Beast), Margarita Monet (Edge of Paradise) et, last but not least, Anette Olzon (Dark Element, ex-Nightwish). Karlsson explique les motivations l’ayant conduit à se lancer dans ce projet en mettant en avant son intérêt grandissant pour la musique d’orchestre, et son envie de mêler les sons épiques et dramatiques qu’elle peut offrir, avec ceux, plus métalliques, auxquels ses instruments de prédilection nous ont habitués. Plutôt versé jusque-là à composer pour des voix masculines, il a souhaité saisir l’occasion de cet exercice conceptuel pour enfoncer le clou de la nouveauté et ne faire appel qu’à des dames pour conter cette histoire d’amnésique dotée de pouvoirs de guérisseuse. Lors de son parcours l’emmenant à s’affaiblir un peu plus à chaque soin qu’elle dispense, elle rencontre des femmes lui accordant leur aide, ou la chassant, poussées par la crainte qu’elles ressentent.
Le style caractéristique du Monsieur est aisément reconnaissable ici. L’ensemble est épique, symphonique, dramatique et proche d’une bande-son qu'aurait pu composer le prolifique Hans Zimmer ('Le Prince d’Egypte', 'The Dark Knight Rises', 'Le Roi Arthur', 'Gladiator'...). Empreint d’éléments nous rappelant les travaux de Nightwish, cet album fait par ailleurs la part belle aux guitares virevoltantes du maître des lieux. A l’évocation de ces caractéristiques, croyant par ailleurs dur comme fer en l’imagination inépuisable du grand blond, nous pourrions penser que nous tenons là une perle musicale. N’a-t-il pas jusque-là en effet satisfait nos appétits mélodiques sans faillir ?
Las, c’est une certaine déception qui nous attend à l’écoute de ce metal-opéra. En effet, bien qu’il puisse possiblement être diffusé en fond sonore lors d’un apéro entre métalleux, il ne retiendra pas sur la durée l’attention d’un auditeur concentré sur son sujet. Le talent des interprètes féminines n’est pas à blâmer ici, elles ont suffisamment prouvé leur talent par le passé. Toutefois, il est peu évident de différencier leurs voix et donc d’entrer pleinement dans ce concept-album qui nécessiterait pour ce faire, ça va de soi, de pouvoir individualiser les personnages qu’on y rencontre. Par ailleurs, bien que Karlsson fasse un festival dans les soli dont il parsème son œuvre, il faut bien avouer que les riffs concoctés sont bien moins marquants que ceux dont il sait habituellement nous régaler.
Ainsi, les titres, particulièrement homogènes s’égrènent sans qu’il puisse être permis de réellement les différencier, même après plusieurs écoutes. L’intensité est aux abonnés absents et la monotonie des propos finit du coup par ennuyer.
Nous voilà donc bien désolés pour notre Suédois préféré. Lui qui estime ce projet comme le plus important et le plus exigeant sur lequel il ait travaillé jusque là, risque ici de ne pas contenter l’ensemble de ses suiveurs. Il est vrai que ce stakhanoviste de la composition métallique risquait inévitablement, un jour ou l’autre, de connaître une baisse de régime. Toute source d’inspiration est amenée à voir son débit s’affaiblir s’il ne lui est pas laissé un temps suffisant pour se revivifier.
Conceptualiser en solo un metal-opéra dans lequel cohabitent instruments à cordes de musique classique et guitares à tendance métallique, tout en jouant les chefs d’orchestre d’un ensemble vocal de déesses métalleuses, s’avérait peu aisé. L’ampleur du projet était colossale et nous saluerons donc son audace, tout en espérant que cet album concept partiellement réussi sera suivi d’une aventure plus enthousiasmante du Suédois. Il nous a tellement habitué à mieux...
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/magnuskarlssonofficial
LISTE DES PISTES:
01. Awake 02. Come Out Of The Shadows 03. Who Can Stand All Alone 04. Back To Life 05. Into The Unknown 06. When The Fire Burns Out 07. Evil’s Around The Corner 08. Mesmerized 09. Weaker 10. This Is Not The End
FORMATION:
Anders Köllerfors: Batterie Daniel Tengberg: Violoncelle Erika Sävström Engman: Violon Magnus Karlsson: Chant / Guitares / Claviers Adrienne Cowan: Chant / Invité Ailyn: Chant / Invité Anette Olzon: Chant / Invité Margarita Monet: Chant / Invité Netta Laurenne: Chant / Invité Noora Louhimo: Chant / Invité Youmna Jreissati: Chant / Invité
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(3) COMMENTAIRE(S)
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STAFF:
3.5/5 (2 avis)
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