The Prowlers est un sextuor italien formé en 1996 et déjà auteur d'un premier album en 2003. Fortement influencé par Iron Maiden et la scène metal des années 80 à ses débuts, le groupe classé dans le "power metal" a maintenant évolué avec l'arrivée du claviériste Massimiliano De Stefano, grâce à qui le côté progressif s'est nettement développé.
Ceci étant dit, Prowlers reste avant tout un groupe metal, avec un chanteur très agressif, au chant aigu et souvent rageur et dramatique, un peu comme chez Beyond Twilight sur leur second album. On pourra aussi penser quelque peu à Sonata Arctica. Une atmosphère à la fois sombre, épique et grandiose baigne ce "Devil's Bridge" du début à la fin, avec des passages rapides accrocheurs, mais aussi des sections mélancoliques où piano (électronique) et synthés orchestraux, voire un tantinet futuristes, prennent le pas sur les guitares et la rythmique.
Le groupe n'a pas lésiné sur les changements de rythme et de mélodies, évitant la formule couplet/refrain/solo sans pour autant sacrifier à la complexité pour le plaisir. Par contre, il y a comme d'habitude, trop de tempos rapides. Les deux guitaristes et le claviériste offrent quelques joutes instrumentales assez brillantes sur la longueur. Malgré le chant agressif, les compos restent le plus souvent mélodiques avant tout, assez bien orchestrées et surtout passionnées. On décèle quelques influences classiques qui vont bien avec ce côté épique rappellant Iron Maiden - sans qu'il soit question d'un quelconque plagiat à aucun moment. A d'autres moments, on pense à Dream Theater (l'instrumental "Acid one", par exemple). Hélas, certains titres sont plus brutaux et pourront rebuter plus d'un amateur de prog pas spécialement amateur de metal ("Fused").
Le plus gros regret vient du style vocal, à la limite metal extrême par moments. On se demande comment ce gars peut tenir comme ça pendant un concert de seulement 90 minutes…
Le mixage est relativement clair, équilibré et la section rythmique (notamment la batterie) n'est pas (trop) envahissante… Les claviers sont aussi importants que les autres instruments et les parties chantées, ce qui est loin d'être toujours le cas.
Malgré pas mal de mélodies fortes, des sections instrumentales brillantes, quelques éléments subtils (plusieurs intros et passages calmes et mélancoliques), "Devil's Bridge" demeure néanmoins réservé aux amateurs de metal, progressif ou non.