Richie Kotzen est un guitariste américain qui s’est fait connaître dans les années 80 en intégrant la célèbre équipe de guitaristes de Mike Varney. Il a par la suite, comme bon nombre de ses confrères, intégré des groupes comme remplaçant de luxe (Poison, Mr Big,…). Il a mené ensuite une riche carrière solo dans les années 90 et 2000 allant du hard rock au jazz et tournant le dos à la démonstration guitaristique stérile.
"Into the black" est donc son nouvel album. L’homme est très prolifique et en sort quasiment un chaque année. Sur celui-ci, Kotzen fait tout, du chant à la batterie en passant bien sûr par la guitare. Il nous propose un rock FM un peu bluesy chargé de feeling avec des soli de guitare bien sentis mais sans fioriture. Le ton du disque est en général très calme et semble clairement fait pour viser le grand public. Et malheureusement, si Kotzen a parfois l’inspiration, ce n’est que trop rarement. Certes, il y a de bons petits titres de rock bien foutus mais on trouve globalement trop de morceaux très lents, calibrés pour passer à la radio et d’une mollesse rare, qui font remplissage et pilotage automatique.
Heureusement, Kotzen possède une bonne voix entre Ian Gillan et David Coverdale qui sauve les meubles plus d’une fois comme sur "Misunderstood" ou son ton chaud et bluesy fait oublier la mollesse du titre. Parmi les réussites, on citera le premier morceau, "You can’t save me", sans doute le plus énergique ou le bluesy "Doin’ what the devil says to you", lent mais assez prenant. La suite n’est qu’une série de compositions entre pop et rock, gentillettes mais ennuyeuses.
« Into the black » est donc un album très en deçà de ce que l’on peut attendre d’un compositeur d’une telle trempe. Un opus conseillé donc uniquement aux fans de rock calibré radio en mal de nouveautés.