Nouveau venu sur la scène néo-progressive anglaise, Also Eden nous présente son premier album, dans lequel sont réunis tous les ingrédients qui habituellement contribuent à la réussite de ce type de musique : des nappes de claviers planantes, des guitares acérées, des solis en tout genre, de belles mélodies, des morceaux délibérément longs bref, tout ce qui fait le charme (certaines mauvaises langues diront l'ennui) du néo-prog.
Et dès l'entame, "Between the Lines" nous propulse dans un univers familier. Après un démarrage à la Ayreon (claviers type Tangerine Dream et guitares affutées), la musique évolue rapidement vers un néo-progressif très typé années 90's, évoquant notamment les hollandais de Marathon. Puis, après un petit break, back to the early Marillion, avec un final qui rappelle fortement le duo "Market Square Heroes/Garden Party".
Après une entrée en matière aussi alléchante, on se dit que l'on tient là, si ce n'est de la musique franchement révolutionnaire, un bien bel album de musique qui ravira nos oreilles comme savent si bien le faire quelques références du genre. Malheureusement, le soufflé retombe aussi vite qu'il est monté, et la mayonnaise n'arrive pas à prendre. Malgré un potentiel évident, Also Eden n'arrive jamais à faire décoller son propos, et encore moins l'auditeur de son siège.
La faute tout d'abord à des compositions inutilement longues, sans ligne directrice vraiment avérée. Certaines interventions instrumentales sont également dépourvues d'imagination ou lourdingues (notamment les tentatives de solo de guitare), et dans tous les cas souvent gâchées par une production très approximative qui n'arrive que rarement à mettre en valeur les bons intervenants au bon moment. On retrouve par exemple une mélodie de clavier complètement étouffée par un passage de guitare rythmique, et vice-versa.
Quant au chanteur, "cerise" sur le gâteau, il donne l'impression de délivrer sa partition assis sur le trône, en train d'évacuer une bonne constipation (l'image n'est pas très ragoûtante j'en conviens, mais c'est pourtant l'idée que l'on s'en fait dès qu'il tente de forcer sa voix).
Au final, cet album m'apparaît plus comme une demo améliorée, qui aurait mérité un soin plus méticuleux pour aboutir à un produit fini de qualité. Au fil des différentes écoutes nécessaires à l'établissement de cette chronique, un nom n'a cessé de monter en moi pour terminer le travail : Clive Nolan.