Formé
il y a deux ans par le fameux bassiste et compositeur Alberto Rigoni,
Natural Born Machine est un nouveau venu sur la scène hard rock
mélodique. Fort connu dans le milieu de la quatre-cordes, le
Monsieur est auteur de huit albums allant du rock progressif à la
fusion.
Natural
Born Machine est un trio italien auquel s'est adjoint un chanteur
britannique. Et ce dernier est loin d'être un inconnu puisqu'il
s'agit de David Readman, le respectable frontman de Pink Cream 69, de
Voodoo Circle et de Room Experience. Avec une telle voix à sa tête, il serait aisé d'imaginer que le grand intérêt de cette
association de musiciens allait être la présence du blondinet. Il n'en est rien ! Si le talent de Readman n'est pas étranger à la
bonne tenue de ce "Human", les parties de guitare, et surtout de basse, en sont
les pierres angulaires.
Prépondérante
sur l'ensemble des dix titres composant cet opus, la quatre-cordes de
Rigoni constitue leur ossature principale. Elle forge le caractère
de l'œuvre et son association avec la guitare tenue par Alessio
Tricarico (Bas As) est calibrée avec une précision millimétrique.
Cette remarquable paire est par ailleurs soutenue par un jeu de
batterie performant qu'il convient de marquer d'une pierre blanche.
Natural Born Machine fait les yeux doux à Whitesnake par ses
effluves bluesy parcimonieuses et à Pink Cream 69 grâce à qui
vous savez. Le Serpent Blanc apparaît surtout sur les couplets,
laissant à PC 69 la place sur les envolées mélodiques des refrains.
Sur
les premiers, les propos prennent la plupart du temps la forme de
mid-tempi, précédant les envolées mélodieuses dignes du hard easy
listening réservées aux seconds. Le remarquable 'Machine' en est le parfait exemple. Les
mélodies développées sur l'œuvre sont régulièrement
accrocheuses, notamment celles de 'Monster' et de 'A New Future'. Les structures des morceaux sont plutôt
complexes, progressives même. Ainsi, Ark nous vient soudainement à
l'esprit au détour de certains mouvements, notamment à l'écoute de 'Reborn' et de 'Beast In The Dark'.
Oubliez
donc le plan classique des couplets/refrains guidant vers le solo. Ainsi, pour
apprécier toute la saveur des compositions, il faut maintenir son
attention sur ce que proposent les talents à l'ouvrage. Ce serait
dommage en effet de ne faire que survoler les propos, ou de ne pas
insister sur les écoutes pour apprécier la richesse des structures
et le toucher des musiciens. Car question maîtrise instrumentale, c'est du haut niveau. Le titre 'Beast In The Dark' est par exemple
phénoménal dans le genre. Le son de l'objet, d'une pureté
clinique, rend d'ailleurs hommage au savoir-faire des artistes.
Voilà
donc un bien riche album, aux tonalités particulières issues d'un
savant mélange des genres. Il prend toute sa saveur au fil des
écoutes et des découvertes qui s'offrent à nous, pour peu qu'on
s'attache à sa dégustation. Espérons donc que cette nouvelle
formation ne sera pas venue simplement ici nous offrir un unique feu
de paille et que nous aurons l'occasion de profiter à
nouveau de ses qualités indéniables.