Créé en 2018, Burnt Umber est un groupe de metal français mélangeant le rock et le metal à tendance alternative. Son premier album, "Petroleum", est distribué par le label français Season Of Mist.
En parcourant les 14 titres du disque, nous réalisons vite que l’efficacité est le maître mot de ce premier opus. Avec des titres oscillant entre 3 et 4 minutes, le quintette s’inscrit dans un registre puissant mais toujours mélodique, emmené par la solide voix d’Abby. Le premier titre ‘Three Of Sorrow’ incarne parfaitement ce visage de sa musique, tout comme ‘Love Philter’ et sa rythmique soutenue, ou encore ‘The Hourglass’ qui clôture l’album comme il se doit. Cela n’empêche pas le groupe de calmer le jeu sur des titres comme ‘Epidemic’, plus en retenue, ou comme la power ballad ‘The Gap’ et ses allures épiques sous-jacentes. Ce registre apporte réellement une respiration et une accalmie bienvenues dans un disque aux sonorités plus corsées dans l’ensemble.
Si la voix d’Abby est certainement le principal atout du groupe, celui-ci peut aussi être interprété comme une faiblesse. La puissance vocale de la demoiselle n’est pas à prouver, ni sa capacité à monter haut dans les aigus. Mais cette tendance à pousser un peu trop sur ses cordes vocales pour donner un rendu surpuissant a tendance à fatiguer l’oreille de l’auditeur à la longue (sur ‘Rainy Sunday’ notamment). C’est d’autant plus regrettable que la chanteuse est totalement en capacité de nous offrir quelques moments de répit comme sur la reprise de ‘Calling You’ de Bagdad Café et son intro raffinée tout en délicatesse.
Burnt Umber tente parfois quelques approches plus musclées comme en témoigne les quelques interventions timides de chant guttural sur le titre ‘Three Of Sorrow’, parfaitement compatibles avec les ambiances déployées lorsque celles-ci se raffermissent. Musicalement, nous retrouvons aussi des signatures classiques du metal moderne venant épicer le tout, comme le trop court début de ‘Rainy Sunday’ et son blast beat percutant, ou les grosses rythmiques de guitares appuyées par une double pédale claquante sur ‘X Chromosome’. Quelques incursions dans un registre metal plus costaud que l’on aimerait se voir se concrétiser par la suite, d’autant plus que la technicité des musiciens le leur permet et que les quelques accents orchestraux parsemés çà et là (‘Stolen Pic’) se marient à la perfection avec cette approche.
En diversifiant quelque peu son approche et en corrigeant quelques imperfections, Burnt Umber aura en main les clés de son avenir qu’on lui souhaite radieux.