Ashada est le nom du duo japonais formé par Tae (chant, piano et mandoline) et Midori (claviers, piano et accordéon). « Circulation », premier album du duo, propose un mélange de musique traditionnelle japonaise et de rock progressif parfois jazzy, parfois folk. Les instrumentations toujours très douces (souvent à base de piano), et les chants féeriques en langue nipponne finissent par introduire un côté onirique typique du pays du soleil levant. Bref, c’est "tout beau tout plein" et les adeptes d’une certaine « violence » musicale peuvent d’hors et déjà passer leur chemin.
Dans ce « Circulation », chaque instrument semble apporter une coloration différente à la musique du duo. L’accordéon un côté nostalgique, la mandoline l’aspect romantique, le piano une délicatesse de tous les instants et le violon (joué par Akihisa Tsuboy du groupe KBB) une certaine nostalgie. Le violon justement est splendide dans « Kagi », titre démarrant sur la base d’une mélodie franchement pompée sur « Tubular Bells » de Mike Oldfield. Peu importe, ce titre reste le plus remuant et constitue une excellente entrée en matière. Juste après, « Snowflake » et son accordéon apparaît plus posé, son piano et sa rythmique y ajoute un petit côté jazzy fort sympathique. « Departure », très calme et aérien, débute sur quelques notes de piano. Ce titre est le plus étonnant, impossible de ne pas avoir son esprit se laisser aller à quelques errements tellement le groupe joue essentiellement sur cette sensation.
Passons le cas de « Sacred Visions », morceau assez court ne présentant pas un intérêt très conséquent, pour nous concentrer sur « A Girl’s Wish », titre essentiellement acoustique dominé par son piano, avant que la mandoline ne vienne lui donner la réplique. Il lui manque sans doute un petit quelque chose pour voir son intérêt grandir. Les premières notes de « Neji » semblent se faire plus grave mais c’est une fausse piste. C’est surtout ses chants combinés qui font sa spécificité. Quant à « Birth », dernier titre, il se contente de conclure à peu près convenablement ce disque.
Quelques défauts sont toutefois à signaler. L’album est bien trop court (un peu plus de 36 minutes au compteur) et manque un poil d’ambition dans le sens où les prises de risque sont rares, et le côté un peu « mielleux » peut lasser sur la longueur.
Il est clair qu’au final, on tient là un disque de qualité, bien que je sois resté un peu sur ma faim (ce qui explique la note). Un album à conseiller à tous les nostalgiques de la scène progressive japonaise (dans le style Vermilion Sands) mais également à ceux qui veulent découvrir l’enchantement et le raffinement à la japonaise.